n rupture avec les discours alarmistes qui s’alignent les uns après les autres, Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a voulu transmettre un message positif aux représentants des caves coopératives, réunis le 4 avril à Lattes pour l’assemblée générale de l’Institut coopératif du vin (ICV). « Les succès de la France sont probants ! » a-t-il tout d’abord posé puis étayé des derniers chiffres export publiés par la FEVS en février dernier. Et même si les Etats-Unis ont donné des sueurs froides aux européens en menaçant de remettre en question les accords commerciaux, même si la Chine a caressé l’idée de mettre en place des barrières douanières non-tarifaires, même si le Brexit est toujours un serpent de mer… Antoine Leccia a affirmé : « ces trois marchés (NDLR : stratégiques pour les vins français) demeurent sur des fondamentaux positifs ». Entendez, une croissance de consommation, une économie en croissance ou une maturation du marché suffisante pour être un rempart aux difficultés qui pourraient surgir.
Par ailleurs, il a souligné les avancées dans les accords bilatéraux qui sont source d’espoir de croissance. A commencer par le Japon. L’accord ratifié en 2018 devrait permettre une baisse des prix et une hausse de la consommation suite à la suppression des taxes douanières. « A condition de bien négocier avec son importateur » a prévenu le président. Autre marché, où le système tarifaire évolue : le Vietnam. Le pays a décidé d’appliquer une taxe équivalente à tous les produits qu’ils soient étrangers ou produits sur son territoire, tout en supprimant les taxes à l’importation. De quoi, mettre le même handicap à tous les produits et lisser l’effet de concurrence. « C’est un pays où la croissance du PIB doit croître de 20 % » a-t-il souligné.
Quelles perspectives pour 2019 ? « Il faut aborder l’année avec confiance et vigilance » a estimé Antoine Leccia. Et d’égrener des arguments pour aborder l’année de manière positive. « La France dispose d’une diversité de vins que le monde nous envie. Se battre pour la protéger, nous permettra de continuer à développer le vin français » a-t-il martelé, soulignant également le retour à la normale des volumes hexagonaux en 2018. Reste le Brexit… « Nos importateurs auront toujours besoin de commercialiser du vin » a-t-il balayé, tout en insistant sur l’économie européenne « bien orientée ». Enfin, la Chine. Même si elle perd de son pouvoir d’absorption des vins ces derniers temps, le moyen terme offre des perspectives toujours aussi gigantesques. « En 2035, la classe moyenne représentera 2 milliards de personne » a constaté Antoine Leccia. De quoi regarder toujours la Chine comme un eldorado.