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Les vinificateurs appelés à capter le CO2 de leurs fermentations
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Défi environnemental
Les vinificateurs appelés à capter le CO2 de leurs fermentations

Un chercheur californien demande à la filière du vin de réduire l’impact environnemental des vinifications, afin d'espérer atteindre une empreinte carbone neutre.
Par Alexandre Abellan Le 12 mars 2019
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Les vinificateurs appelés à capter le CO2 de leurs fermentations
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n matière d’émission de gaz carbonique dans la production de vin, il y a une étape clé qui est systématiquement mise de côté, pour ne pas dire occultée : la fermentation alcoolique. « Les gens pensent que ces émissions sont annulées par l’absorption de CO2 des vignes [pendant la campagne viticole], mais c’est une vue de l’esprit » confie à Vitisphere le professeur américain Roger Boulton (Université de Californie Davis). Ce 6 mars, lors de la conférence Climate Change Leadership à Porto, l’enseignant californien a mis les pieds dans le plat et plaidé pour que les wineries du monde entier capturent ces émissions fermentaires de CO2.

Pour Roger Boulton, la prise de conscience doit être générale et rapide afin de participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’expert soulignant que « le CO2 libéré pendant la fermentation est une émission directe [de Scope 1, selon la terminologie des bilans carbone]. Qui plus est la plus concentrée des émissions industrielle de CO2*. Mais même l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV) ne le comptabilise pas dans ses recommandations » de calcul des émissions de gaz à effet de serre dans la filière.

Éco-conception

S’appuyant sur l’exemple de la winery éco-conçue de l’UC Davis, l’enseignant milite pour la séquestration du CO2 sur site, avec un réseau de tuyaux récupérant directement dans les cuves les gaz émis. Mais plutôt que de conserver un gaz mortel, Roger Boulton préconise pour la production d’une poudre crayeuse inoffensive : avec la précipitation du dioxyde de carbone (CO2) sur une solution d’hydroxyde de calcium (Ca(OH)2), donnant une de carbonate de calcium (CaCO3). Pour Roger Boulton, les techniques de compression/condensation ou d’adsorption/désorption sur matrice du CO2 sont moins intéressantes, ayant le défaut d’avoir un coût énergétique lors des phases de changement de phase ou de régénération de matrice.

Si les investissements dans un tel système de captation du CO2 sont conséquents, leur valorisation peut-être intéressante à plusieurs niveaux. « Sachant que 7 tonnes de raisins dégagent approximativement une tonne de CO2, et qu’une tonne de CO2 se négocie 28 euros sur le marché international du CO2, les wineries perdent à la fois l’occasion d’avoir une empreinte carbone nulle et d’obtenir un revenu d’un transfert de rejets » souligne Roger Boulton.

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Empreinte carbone négative

L’amélioration de l’empreinte carbone des wineries doit également donner à la filière l’occasion de communiquer sur ses actions concrètes contre le changement climatique. Atteindre un impact carbone neutre étant un objectif, mais pas une finalité. « Il y a dix ans, essayer d’avoir une empreinte carbone nulle aurait été suffisant. Mais maintenant, le monde a besoin d’industries ayant une empreinte carbone négative pour stabiliser le CO2 dans l’air » estime Roger Boulton. Qui conclut en adaptant une citation du Mahatma Gandhi : « capturer le CO2 de nos cuves est insignifiant, mais il est très important de le faire ».

 

* : Ces doses sont « cinq fois plus concentrées que les émissions d’un avion » précise Roger Boulton.
 

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Tous les commentaires (7)
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Jean-Philippe RICARD Le 02 avril 2019 à 18:28:20
Le CO2 des fermentations peut être capté et valorisé sous forme de bicarbonate de sodium pour des applications agroalimentaire, aquaculture, ... et de régénération de CO2 pour l'inertage. Dans ces conditions la valorisation de CO2 est un "puits carbone" permettant d'améliorer l'ensemble du bilan carbone du vignoble.
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drucbert Le 01 avril 2019 à 18:59:30
Pas la peine de se compliquer la tache: le raisin absorbe de la floraison à la maturité du gaz carbonique (assimilation chlorophyllienne) et sa fermentation rejette exactement la même quantité de gaz carbonique que le raisin à stocké ....Il y a équilibre ...La fermentation produit des déchets autres mais pas de pollution supplémentaire en CO2....L'ECOLOGIE doit être raisonnable...Ce ne doit pas être du GRAND N’IMPORTE QUOI..
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sylvain Le 15 mars 2019 à 10:52:51
Pas besoin d'arguments fallacieux ou offensants, des solutions existent, déjà expérimentées : https://www.sudouest.fr/2010/10/20/la-cave-cooperative-qui-piege-le-gaz-carbonique-216506-788.php peut être plus adaptées à des installations récentes traitant des tonnages importants, comme certaines caves coopératives qui contribuent au développent durable,
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Prof. Roger Boulton Le 14 mars 2019 à 09:29:10
1. The natural cycle is clearly overloaded and has been in trouble for the last 100 years, so that is a denialist argument. Why would anyone release the most potent version of CO2 rather than capturing it given that fact? 2. The emission is owned by the Winery while the uptake is owned by the vineyard. Only if you own the vineyard can you claim the uptake part, otherwise you have to buy it from the vineyard owner. It is sort of cheating to claim it without paying for it. Doing nothing is not an option any more. Roger Boulton, Department of Viticulture and Enology University of California
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Faget Le 13 mars 2019 à 07:20:55
Le calcul de ce pseudo scientifique est plus commercial que véridique. La fermentation libère bien du Co2 mais du Co2 capté dans l'atmosphère quelques semaines plus tôt et stocké sous forme de sucre.. Il n'y a aucune augmentation de quantité de Co2 mais même une diminution sous forme de sucre résiduel et de alcool.
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FM Le 12 mars 2019 à 16:15:04
C'est particulièrement idiot. Ce carbone fait partie du cycle normal du CO2 terrestre; le fruit en se décomposant en émettra toujours , et bien plus; car le fait de stocker le vin est déjà un "puits de carbone", comme l'est par exemple la forêt. En outre capter ce gaz relève ... d'une usine à gaz, car c'est un équipement complexe pour seulement une semaine de vendanges par an. C'est à dire que le coût ( en €, mais aussi...en carbone) de la mise en place de cet équipement le rend parfaitement inefficace et ruineux. Encore une "bonne idée" à oublier le plus vite possible ! FM
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massotte Le 12 mars 2019 à 14:10:30
C'est du n'importe quoi ! Pour info: le bruit créé par la vinification, dérangeait les citadins de notre village. On a donc eu besoin de reconstruire notre cave hors de la zone urbaine. Il nous faut aussi nous déplacer pour aller y travailler. Combien , tout cela, coute -t-il en CO2 ? Merci de faire preuve d'un peu de bon sens. l ts i
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