ayer vient de décrocher l’AMM de Sonata, un produit qui se compose de Bacillus pumilis, souche QST 2808 pour lutter contre l’oïdium de la vigne. « Cette bactérie originaire du sol produit des sucres aminés. Ce sont eux qui agissent sur le pathogène. Ils vont bloquer le processus de fabrication de la paroi cellulaire », détaille Jean-Luc Dedieu. Pour être efficace, ce produit doit être appliqué en préventif au plus près de la contamination par l’oïdium, dès la détection des toutes premières spores. Pour optimiser son positionnement, là encore Bayer a développé un OAD : le kit diagnostic oïdium qui s’ajoute au modèle Movida. « Il permet très tôt d’identifier la présence de spores d’oïdium sur des parcelles tests grâce à la qPPCR », explique Jean-Luc Dedieu. « En début de programme, quand il est positionné au bon moment, Sonata a une efficacité comparable au soufre. En revanche, s’il est mis en curatif, son efficacité sera insuffisante », insiste le chef marché vigne. Sonata pourra aussi s’appliquer en fin de programme, après la fermeture de la grappe pour poursuivre la protection jusqu’aux vendanges. Bayer a travaillé avec des applications de Sonata solo à la dose de 5 l/ha. Le produit sera disponible pour la campagne 2020.
De son côté la firme Koppert travaille sur une huile paraffinique hautement purifiée qui a une bonne sélectivité. Sa cible principale sera les cicadelles mais aussi les cochenilles et les acariens. « Elle va créer une barrière physique mais aussi agir par asphyxie sur les œufs et les larves. Dans certains cas, elle aura aussi un effet répulsif. Elle pourra s’appliquer dès trois à quatre feuilles étalées jusqu’à la fermeture de la grappe selon la cible et les risques », détaille Koppert. L’AMM sur les ravageurs est attendue pour 2021. Cette huile a aussi une action fongistatique sur l’oïdium. « L’oïdium est un ectoparasite, c’est-à-dire qu’il se développe à l’extérieur des cellules végétales. L’huile va étouffer les spores, bloquer la croissance du mycélium. Compte tenu de son mode d’action, il y a très peu de risque d’apparition de résistance. Son efficacité est similaire à celle du soufre », explique Késia Bouly, chargée de développement produit chez Koppert. Cette huile agit en préventif. Elle s’appliquera en début ou en fin de programme en association avec du soufre, sur des situations saines. Le produit se présentera sous la forme d’une émulsion. « Au niveau positionnement prix, il sera relativement économique », précise Cyrille Verdun, directeur marketing et chef produit chez Koppert. L’AMM sur oïdium est attendue pour 2022.
Koppert travaille aussi sur un antibotrytis à base de Metschnikowia Fructifola NRRL-27328, une levure qui a été isolée en Israël sur des raisins de table. Elle agit par antagonisme (compétition pour l'espace et les nutriments) mais elle stimule aussi les défenses de la plante. Son AMM est attendue fin 2019, début 2020. Le produit se présentera sous la forme de granulés dispersables. Il pourra s’insérer dans un programme conventionnel à partir de la véraison en relais d’un antibotrytis classique. « Dans ce cas, on peut espérer une efficacité de 60 à 80 %, similaire à celle d’un programme avec deux antibotrytis classiques », précise Koppert. Il pourra aussi être appliqué en bio. « Lorsqu’il est appliqué seul, l’efficacité est de 40 à 60 % ». Pour optimiser son positionnement, les viticulteurs pourront recourir à un OAD.
Certis a signé un accord exclusif avec CEV SA, une société Portugaise pour développer un fongicide dont la matière active est une protéine naturelle, extraite de graines de lupin en germination. Le nom de cette molécule : Blad. Elle agit contre de nombreuses maladies, notamment le botrytis et l’oïdium de la vigne. Certis a expliqué dans un communiqué que l’homologation de Blad était prévue pour 2021 en Europe. Les produits élaborés à partir de cette nouvelle matière active devraient l’être à partir de 2022.