n Suisse, le Conseil Fédéral a un souhait : qu’en 2022 le vignoble passe sous la même hiérarchie d’Indication Géographique (IG) que l’Union Européenne. Soit les trois signes de qualité : vin d’Appellation d’Origine Protégée (AOP), vin à Indication Géographique Protégée (IGP) et Vin Sans Indication Géographique (VSIG). Cette segmentation pyramidale souhaite
affirmer une valorisation plus intelligible pour le consommateur, alors que 95 % de la production suisse est actuellement revendiquée sous l'une des 63 AOC existantes. La fédération veut également sécuriser la propriété intellectuelle de ses IG, tout en alignant la réglementation suisse sur celle européenne, afin de faciliter les flux de marchandises.
En ligne jusqu’au 6 mars, dans le cadre de la consultation sur la Politique Agricole 2022 (ou PA22+), la proposition fédérale a reçu l’opposition de la Fédération suisse des vignerons et l’Interprofession de la vigne et des vins suisses. Dans le vignoble helvétique, « la position pour tous est "non, pas maintenant… Ou "oui, plus tard" » résume Philippe Herminjard, le secrétaire de la Fédération Vaudoise des Vignerons.
Ne voulant pas d’une nouvelle segmentation dont ils ne sont pas à l’origine, les représentants du vignoble suisse défendent les trois catégories actuelles : l’appellation d’origine contrôlée, le vin de pays et le vin de table. Un système unifié à l’échelle de la fédération qui n’existe que depuis 2008 précise Philippe Herminjard : « on ne le vit que depuis 10 ans. Avant c’était une gestion par canton. Ce cadre était révolutionnaire, la fédération a imposé système unifié, avec souplesse dans l’application. »
Au terme de la consultation législative, le Conseil Fédéral doit soumettre aux parlementaires son projet de loi : quel que soit le texte retenu, la filière suisse se prépare à continuer sa mobilisation pour remporter l’opposition.