es volumes de vins et alcools exportés par la France en 2018 ont reculé de 2,7% en 2018, passant de 199 à 193 millions de caisses. Les vins d'appellation tranquilles sont particulièrement touchés, chutant de 9,8%, en grande partie en raison de la faible récolte de 2017, a annoncé mercredi la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Dans le même temps, la valeur des exportations françaises a continué de progresser (+2,4%) par rapport à 2017, notamment grâce au cognac. « C'est la quatrième année consécutive de croissance en valeur. Pour la première fois, nos exportations dépassent 13 milliards d'euros », s'est félicité Antoine Leccia, président de la FEVS et du directoire d'Advini.
Le solde des échanges continue de s'apprécier (+1,7% à 11,7 milliards d'euros), confirmant la place de second excédent commercial du secteur en France, derrière l'aéronautique et devant les parfums et cosmétiques.
Parmi les faits marquants de l'année, les exportateurs notent la très bonne tenue des Pays tiers. Nos exportations de vins et spiritueux y ont progressé de 2,6 % en valeur pour atteindre 8,7 milliards d'euros, soit les deux tiers de la valeur totale des exportations. La demande est particulièrement forte aux Etats-Unis (+4,6%) qui restent le premier client des produits français. « Tous les produits progressent », souligne Antoine Leccia.


Pour ce qui est de la Chine, les chiffres brut semblent alarmants. Les statistiques indiquent en effet un recul de 14,4 % de la valeur de nos exportations de vins et spiritueux vers ce pays. Antoine Leccia tempère : « Ces - 14,4 %, ce n'est pas véritablement la réalité. Il faut intégrer les exportations vers Hong Kong et vers Singapour qui sont des plateformes de redistribution vers la Chine pour apprécier le marché. Quand on les intègre, le recul n'est que de 2,5 %. En Chine les fondamentaux sont bons. Il y a toujours de nouveaux consommateurs à toucher ».
En Europe, malgré le Brexit, le Royaume-Uni, notre deuxième client est stable (-0,6 %). L'Allemagne progresse (+ 4%). Au total, la valeur des exportations vers l'Union européenne augment de 2,2 %.
Pour les vins, « quatre régions font 90% des exportations en valeur : la Champagne, Bordeaux, la Bourgogne et le Languedoc-Roussillon », souligne Antoine Leccia. Mais le produit qui dépasse tous les autres, c'est bien le cognac dont les exportations ont rapporté 3,1 milliards d'euros alors que celles de champagne se sont élevées à 2,9 milliards, celles de Bordeaux à 2,1 milliards, la Bourgogne à 0,9 milliard et le Languedoc-Roussillon à 0,8 milliard.

de cépage

Les vins de cépage sans origine géographique font une percée malgré un chiffre d'affaires qui reste modeste face aux appellations. Leur volume progresse de 1,9% à 9,9 millions de caisses de 12 bouteilles pour une valeur en hausse de 5,3% à 203 millions d'euros. En revanche, les vins sans IG sans mention de cépage reculent de 11 %.
Dans le domaine de spiritueux, le cognac continue d'engranger les succès avec des exportations en hausse de 3,4% en volume (16,7 millions de caisses de 12 bouteilles), et de 1,7% en valeur à 3,1 milliards d'euros. En revance, l'armagnac recule de 6 % en volume comme en valeur. La vodka et le calvados fléchissent également.
Parmi toutes les régions, Bordeaux connaît le plus fort recul en volume, -14 %. « 2018 a été une année compliquée pour Bordeaux reconnait Philippe Castéjà, président du négoce Borie Manoux. Nous avons perdu 50 % de récolte en 2017. Les cours des entrées de gamme ont fortement progressé. Malgré cela, Bordeaux s'en sort bien : le chiffre d'affaires n'a pas baissé.» Au contraire, il a progressé de 3,1 %, soit une hausse de 20 % du prix des bouteilles, lequel atteint 8,3 € en moyenne. C'est surtout le marché amércain qui a absorbé cette hausse, achetant sans trop compter des crus des millésimes 2015 et 2016, très cotés.

de prix

La région voit ses ventes baisser en Allemagne et en Chine. « L'Allemagne est un marché très sensible au prix. Les gens y sont plus intéressés par leur voiture que par ce qu'ils boivent. En Chine, la hausse des cours a fait reculer Bordeaux et le resserement du crédit a contraint les entreprises à faire plus attention à leurs stocks. »
Poursuivant sont intervention, Philippe Castéjà a ajouté : « les Chinois sont toujours là. Je ne suis pas inquiet pour la suite. 2018 est un millésime de très grande qualité. Les Chinois ont une grande confiance dans les produits français. Nous faisons des vins qui correspondent aux palais chinois ».