e 12 décembre au Parlement européen de Strasbourg, Towa (ie Transparency for organic wine association), un collectif citoyen réunissant consommateurs, vignerons biologiques européens et chercheurs, représentés par Olivier Paul-Morandini, vigneron, a réclamé, en présence de l’eurodéputée Michèle Rivasi (EELV), la publication des analyses résidus et la définition de LMR (Limite Maximale de Résidus) des vins certifiés « bios ». Les analyses devraient s’effectuer sur chaque cuvée (pour un coût d’environ 240 euros) et êtres accessibles aux consommateurs de manière dématérialisée, par exemple à travers un QR code. Elles seraient financées par des aides européennes. Par une ailleurs, un organisme de contrôle supra-étatique devrait être créé.
Mais pourquoi défendre ce projet d’étiquetage ? Venu soutenir la proposition, le biologiste Gilles Eric Seralini (auteur notamment de l’étude sur les effets de la consommation d’OGM sur la santé de rats) considère que le vin ne peut échapper à la mise en œuvre de LMR. « Cette règle est observée pour l’eau, les boissons, les aliments en général. Aujourd’hui, ce sont les LMR du raisin de table qui s’appliquent, et trop peu de contrôles sont réalisés sur le produit fini vin ». Publier les analyses de résidus répond ainsi à un principe de transparence, a précisé par Théodore Georgopoulos, maître de conférence (Reims). Comme l’expliquent l’eurodéputé Marc Tarabella (PSE), et les médecins Luc Lonlas (spécialisé sur les toxiques) et Jean-François Harlet (stomatologue) : la seule information sur l’effet allergisant de certains composants et additifs du vin, est, selon eux, insuffisante, vu le polymorphisme* (c’est-à -dire la capacité à se présenter sous différentes formes) physico-chimique des substances autorisées et utilisées dans le vin. En clair, selon Towa, le vin doit pouvoir suivre les progrès de la compréhension toxicologique et médicale.
Au-delà , de l’idée de mettre fin à l’exception vinicole en matière d’étiquetage, la proposition veut aussi répondre à un enjeu commercial. D’abord parce que des Etats demandent déjà des analyses de résidus à l’importation des vins comme aux Etats-Unis. Par ailleurs, Towa voit dans la publication des analyses de résidus un moyen de renforcer la confiance dans la certification biologique grâce à une meilleure information sur le produit. De quoi favoriser sa crédibilité après du consommateur et de différencier ce label d’autres labellisations telles que la HVE.