uite au mouvement de bloquage des gilets jaunes, « je présente toutes mes excuses aux exposants et visiteurs qui ont subi les lamentables dérives de ces derniers jours. La tâche a été compliquée, [mais] le problème semble résolu » pose Éric Dulong, le président de Congrès Exposition Bordeaux, ce 20 novembre lors de l’inauguration du salon Vinitech. Ayant finalement plus perturbés, hier, l’arrivée des camions pour le montage des stands, que la venue des visiteurs, aujourd’hui, au parc des expositions de Bordeaux, les gilets jaunes n’ont pas le monopole des revendications.
Face à la suppression en 2019 du dispositif d’exonération Travailleur Occasionnel Demandeurs d’Emploi (TO-DE), « il faut obtenir réparation pour rester dans la course » lance l’éleveuse porcine Christiane Lambert, la présidente de la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA). « Il faut une compensation intégrale, la proposition du gouvernement n’est pas satisfaisante » renchérit le viticulteur héraultais Jérôme Despey, le président de la commission viticole de la FNSEA. Si ce 14 novembre les sénateurs ont voté le rétablissement de l’exonération TO-DE, à l'occasion du projet de loi de finances de la sécurité sociale, le retour du texte à l’assemblée nationale devrait se solder par à un retour à l’exonération de 1,15 SMIC proposée par le gouvernement. « Ce n’est pas suffisant pour compenser la disparition du TO-DE. En prenant en compte l’aide à l’emploi permanent, il manque 145 millions d’euros. La barre de 1,25 SMIC permet de compenser les charges » souligne Jérôme Despey. Qui rappelle que sur 940 000 contrats TO-DE, 50 % sont viticoles : « nous avons des besoins de travailleurs saisonniers toute l’année, pour les vendanges, les plantations, la taille, le palissage… »


L’enjeu est avant tout compétitif explique Christiane Lambert, qui garde vif « le sursaut, il y a un an, d’apprendre que cette ligne allait être rayée d’un trait de plume, mettant les acteurs [des filières vins, fruits et légumes] en distorsion de concurrence forte par rapport à d’autres pays. Nos coûts sont supérieurs de 36 % par rapport à l’Italie, +27 % par rapport à l’Allemagne, +21 % par rapport à l’Espagne. Comment nos producteurs peuvent-ils résister ? »
Demandant un effort supplémentaire au gouvernement, Jérôme Despey souligne que cette aide ne devra pas impacter le budget du ministère de l’Agriculture, et donc une autre filière. « On en appelle au bon sens parlementaire pour obtenir un geste supplémentaire » conclut-il. Réponse des parlementaires ce 4 décembre à l’Assemblée Nationale, qui ne sont pas appelés à manifester leur soutien à la filière vin avec une tenue fluo, mais un vote.