a campagne vrac 2018 en vins primeurs Beaujolais et Beaujolais-villages est marquée de nouveau par une baisse des volumes échangés. Au total, 133 000 hectolitres de vin ont fait l'objet de transactions au 7 novembre 2018, contre 145 000 hl l'an dernier. Le marché vrac continue donc sa lente érosion malgré les efforts conduits par l'interprofession. « On aimerait que cela se stabilise, mais on n'a pas encore réussi à trouver la clé » déplore David Ratignier, son vice-président.
Les raisons sont à chercher, entre-autres, du côté du Japon, client historique du Beaujolais nouveau : les exportations y ont à nouveau diminué cette année. « Nous sommes concurrencés dans les rayons des magasins par des vins de pays primeurs, qui introduisent de la confusion chez les consommateurs japonais » explique celui-ci. Les récentes tempêtes qui se sont abattues sur le pays ont aussi un impact direct sur la consommation de vins. Autre explication avancée : des opérateurs avaient l'an passé effectué des achats de « couverture », pour environ 3 000 hl, qu'ils n'ont pas reconduit cette année, la récolte étant « pleine » cette année.
La perte de volume porte uniquement sur l'appellation Beaujolais, avec -11 500 hl échangés, tandis que celui de l'appellation Beaujolais-villages reste stable, à 51 500 hl. Il semble qu'au fil du temps, les prix moyens des deux AOC tendent à fléchir et à se rejoindre, celui de la première baissant moins vite que celui de la seconde : ils s'établissent pour la campagne à 197 €/hl pour l'appellation Beaujolais et à 200 €/hl pour les Beaujolais-villages.
Àprix équivalent, les opérateurs ont privilégié cette année la seconde pour des raisons qualitatives. « On reste sur un marché de prix, rappelle un courtier de la région. Et il n'y a plus deux, mais qu'un seul marché, celui des Beaujolais primeurs » analyse David Ratignie, qui relativise : « pour faire un bilan complet des ventes 2018, il faudra néanmoins attendre les chiffres de la vente directe ».