uels sont les facteurs à prendre en compte pour décider de l’itinéraire de fertilisation en viticulture biologique ? Tout d’abord, il faut bien connaître le sol, ont insisté Aurélie Metay, Professeur à Montellier SupAgro et Cyril Cassarini, de la Chambre d’agriculture du Gard, lors de la conférence dédiée à la fertilisation qui se tenait le 6 novembre sur Dionysud. L’analyse de sol est donc incontournable pour bien connaître les caractéristiques pédologiques de chaque îlot.
Ensuite, il est nécessaire de bien choisir l’amendement organique qui sera apporté. Pour cela, Aurélie Metay, conseille de prendre en compte plusieurs critères : le taux de matière organique, le C/N, l’Ismo et le K1. « ll faut noter que la plupart des engrais organiques ont des taux d’azote faibles ce qui joue sur la dose d’apport » a précisé Aurélie Metay qui a également noté qu’il faut faire attention à certains engrais qui provoquent des faims d’azote (fumier de cheval par exemple). Elle a également rappelé qu’en zone méditerranéenne, les apports d’eau jouent. Sans humidité suffisante dans le sol, la minéralisation de l’azote ne peut tout simplement pas se faire.
De son côté, Cyril Cassarini est revenu sur les engrais à privilégier. Pour l’azote, dont l’objectif est d’améliorer la vigueur, il conseille de choisir des engrais organiques d’origine animale à teneur faible en C/N. Pour le phosphore, il conseille de choisir des broyats d’os, de la farine d’os et du Guano du Pérou. Pour le potassium, les produits conseillés sont le sulfate de potasse, le patenkali et la vinasse de raisin. Enfin, pour le magnésium, Cyril Cassarini conseille de se tourner vers le Patenkali ou le Kiesérite.
Il a aussi insisté sur les périodes d’apport. En sol sableux, Cyril Cassarini conseille d’épandre les engrais organiques deux mois avant le début du débourrement et les déchets verts en hiver. Pour les sols lourds argilo-limoneux, la période de l’après-vendange est à privilégier pour les amendements. Les engrais verts sont à épandre trois mois avant le début du débourrement.
Les engrais verts sont aussi outil d’apport d’azote. « On a évalué des potentiels de quantité d’azote apportée par les engrais verts. Pour les légumineuses, c’est autour de 50 à 60 kg N/ha » explique Aurélie Metay. Pour les gérer, il faut prêter à la fois attention aux mélanges, aux espèces et aux périodes de destruction. « Faut-il le faire dans l’hiver ? A la période de débourrement ? On n’aura pas la même restitution, pas la même composition chimique des plantes » a commenté Léo Garcia, de Montpellier Sup-Agro.
Enfin, la question du coût apparaît comme une donnée importante. Les variations de prix sont très importantes suivant les engrais choisis.