ussi virtuel qu’inédit, le laboratoire Innogrape va permettre à une trentaine d’enseignants-chercheurs français et chinois de partager leurs connaissances et technologies sur la recherche viticole. Né d’un partenariat entre l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’Université de Bordeaux, Bordeaux Sciences Agro et l’Académie des sciences chinoise de Pékin (CAS), Innogrape a été dévoilé cette fin septembre lors de la visite en Chine du PDG de l’INRA, Philippe Mauguin. Lancé pour cinq ans, ce Laboratoire international associé (LIA) va se pencher sur la création variétale et les mécanismes de maturation des baies dans le contexte de changement climatique.
En matière de nouveaux cépages et porte-greffe, « il s’agit d’échanger nos expertises pour sélectionner des vignes résistantes aux stress biotiques et abiotiques (mildiou, oïdium, phylloxera, sécheresse, températures extrêmes…). Comment faire pour identifier les meilleurs parents, comment obtenir des hybrides par croisements, comment faire germer les pépins… » se projette le docteur Zhanwu Dai, chargé de recherche sur l’écophysiologie et la génomique fonctionnelle de la vigne à l’INRA Bordeaux.
Pour la connaissance des facteurs climatiques et techniques conditionnant la maturation des baies, les chercheurs mettront en commun leurs techniques moléculaires et de modélisation (chargements en sucre, arômes…). « Ce partenariat va nous permettre de mieux comprendre les mécanismes d’évolution des baies » espère Zhanwu Dai, qui souligne que la collaboration scientifique s’accompagne d’échanges académiques, des professeurs et thésards allant se déplacer du pôle bordelais à celui pékinois, et vice-versa. Les différentes équipes travaillent déjà ensemble depuis une dizaine d’années, et ont cosigné une vingtaine d’articles scientifiques.
Le budget annuel d’Innogrape est de 40 000 euros (financé à 50/50 par les instituts français et chinois). Ce consortium de recherche doit également permettre d’accéder à des fonds et subventions internationaux.