Le 23 août prochain, les vignerons, élus et représentants de la société civile rencontreront le sous-préfet puis se réuniront sur le site de Ferrals-les-Corbières » explique Nadine Franjus-Adenis, porte-parole du collectif qui se mobilise contre l’installation, entre Lézignan et Ferrals-les-Corbières, d’une usine d’enrobage de bitume de l’entreprise Colas Midi Méditerranée. Après s’être déjà mobilisé le 18 juillet dernier, le collectif veut faire entendre, une nouvelle fois, son opposition à ce projet alors que le Commissaire enquêteur a rendu son rapport le 10 août dernier, donnant un avis défavorable sous réserve. « Nous ne savons pas si les nombreux avis défavorables seront suffisants pour faire reculer le projet » explique Nadine Franjus-Adenis, justifiant ainsi cette nouvelle mobilisation où des tracteurs et des élus avec leur écharpes tricolores sont attendus.
La présence des élus est un signe particulièrement fort. En effet, pour certains d’entre eux, il s’agit d’assumer un changement de position sur ce projet. Dans le cadre du Conseil des communes, les conseillers municipaux avait voté à l’unanimité un avis favorable sur le principe de vendre les terrains en vue d’en faire une usine d’enrobé à chaud. Depuis, sous la pression de certains, les conseils municipaux se sont réunis durant l’été pour voter contre le projet. Ainsi 34 communes sont désormais contre sur les 54 que compte la communauté de commune.
Le rapport du Commissaire enquêteur pointe du doigt le risque d’une révolte vigneronne si le projet était maintenu. Ce dernier a reçu un avis défavorable de l’Inao et de toutes les organisations professionnelles viticoles locales. Positionnée à l’entrée de l’AOC Corbières, là où débute la route des vins, l’usine fait craindre des conséquences désastreuses sur le tourisme, l’économie viticole mais aussi l’environnement. Et Nadine Franjus-Adenis de rappeler : « le projet prévoit des bacs de décantation pour nettoyer. Mais, en cas d’épisodes cévenols, le risque est qu’ils débordent »…