our suivre la fermentation alcoolique, « plutôt que de la prise ponctuelle de densité dans les cuves, on a pris approche de capteurs à gaz carbonique en continu » résume le docteur Robert Learmonth, le responsable de l’innovation de Moët Hennessy Champagne Services, le pôle R&D des marques champenoises de LVMH*, ce 20 juin lors du symposium MicroWine. Depuis plus de cinq ans, le chercheur travaille sur de nouvelles modalités de supervision et de management de la fermentation alcoolique. Ses équipes viennent de finaliser un outil de mesure automatique des taux de CO2 largués durant l’activité fermentaire.
Intégrés dans les nouveaux chais de Moët Hennessy, à Oiry, ces capteurs permettent d’analyser automatiquement l’avancée de la fermentation alcoolique. Dont le bon déroulé est assuré par des interventions automatiques sur l’augmentation de la température ou l’ajout d’oxygène pour relancer l’activité levurienne. Cette technologie a également permis aux chercheurs de quantifier les conditions optimales de fermentation : turbidité, lipides, sulfitage précoce…
Dans la nouvelle cuverie de Moët & Chandon, le CO2 est évacué pour des raisons de sécurité. Mais les équipes de R&D travaillent à sa capture afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Voire créer de la valeur en captant des arômes et alcools pouvant être utilisés par les cosmétiques de LVMH. Après un premier prototype ayant prouvé l’intérêt du concept lors du dernier millésime, les chercheurs doivent désormais passer à une autre échelle, avec un compresseur industriel pour liquéfier le CO2.
Actuellement, une douzaine de projets de recherche sont dans les tuyaux de Moët Hennessy Champagne Services, qui emploie 15 à 25 chercheurs. Leurs travaux gravitent autour de la durabilité de la viticulture (réduction de la chimie, gestion des maladies…), mais aussi de la production (bâtiments adaptés, calcul des émissions carbone, réduction de la consommation de l’eau et de l’énergie…).
* : Soit Dom Pérignon, Krug, Moët & Chandon, Ruinart et Veuve Clicquot.