Xavier Fabre : Ce sera à voir dans les actes. Mais c’est la première fois qu’elle déclare qu’il peut y avoir une consommation de vin pour le plaisir. C’est le fruit d’une mobilisation de la filière et de ses relais politiques. Je pense qu’elle a compris que le vin occupe une place à part dans notre pays. D’autant plus que la filière fait beaucoup pour promouvoir une consommation responsable.
On connaissait son parcours. Quand [Agnès Buzyn] a été nommée, on savait qu’elle serait plus à craindre que Nicolas Hulot [le ministre de l’Environnement]. D’entrée de jeu, il y a eu la campagne sur le tire-bouchon, puis la Stratégie Nationale de Santé [évoquant une dénormalisation de la consommation de boissons alcoolisées]. Qu’elle dise que le vin est un alcool comme les autres dans une émission télévisée ne nous a pas surpris.
Ce qui dérange le plus, ce sont les positions dogmatiques. Le problème, ce n’est pas d’interdire le glyphosate, c’est de la faire sur ses seules convictions. Il faut trouver un équilibre en écoutant tout le monde, que chacun puisse s’expliquer pour savoir d’où l’on vient. Je le dis aux politiques : écoutez le peuple. Peut-être que dans trois ans plus personne n’utilisera du glyphosate, mais laissez-nous y aller à notre rythme. On peut me dire de ne plus utiliser le glyphosate dès demain, ou plutôt après-demain, mais il faut que le principe de précaution s’applique aux vins importés, et qu’ils soient bloqués à la frontière.
Étant mis en examen, je ne réagirai pas sur ce sujet. Mais nous allons nous mobiliser dans l’Hérault et le Gard pour l’audience du premier mars.