yant l’objectif de créer de nouveaux cépages résistants aux maladies cryptogamiques tout en ayant les typicités bordelaises et étant adaptés au changement climatique, le programme NewVine du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) s’inscrit dans un temps résolument long. Ne devant pas aboutir sur des inscriptions au catalogue des variétés françaises avant 2030, le projet de recherche aligne déjà ses futures obtentions.
« Les croisements de 2015 et 2016 ont donné 9 000 pépins, pour 197 plants viables avec les gènes de résistance au mildiou et à l’oïdium. 171 plants sont greffés pour être plantés en 2018 et 2019 sur une parcelle expérimentale » annonce Laurent Charlier, du service technique du CIVB, lors des cinquièmes rencontres viticoles d’Aquitaine, ce 31 janvier au lycée de Blanquefort.
Avec deux tiers de cépages noirs et un tiers de blancs, ces nouvelles variétés sont issues de croisements entre des cépages résistants de l’INRA et de l’IFV (issus de la deuxième génération du programme ResDur, afin d’assurer une résistance polygénique) et de deux cépages bordelais emblématiques. Il s’agit du cabernet franc, qui est à l’origine du merlot, du cabernet sauvignon et du carménère, et du petit verdot, dont la phénologie tardive intéresse pour l’adaptation au changement climatique.
Se trouvant dans la phase de sélection précoce, la commission technique du CIVB doit désormais définir un idéotype pour servir de crible aux sélections en plein champ. Il s’agira d’établir le portrait-robot des typicités bordelaises pour avoir les critères de sélection des variétés intéressantes. Comme la majorité des descendants actuellement viable est issue du petit verdot (au trois-quarts), le CIVB évoque également la possibilité de refaire des croisements. Que ce soit dès 2018 avec des Resdur2 et des cépages bordelais, ou sur les nouveaux cépages à planter, croisés avec des cépages locaux pour tenter d’intégrer davantage de caractères girondins.