A l’échelle mondiale, seulement 12 cépages (soit 1% des cépages cultivés) occupent jusqu’à 80 % des vignobles de certains pays". C’est l’un des chiffres clés issus de l’étude réalisée par l’Inra et l’Université de Harvard sur le potentiel des cépages cultivés dans le monde à s’adapter au changement climatique. Elle conclut que, parmi les 1100 cépages cultivés, certains d’entre eux, sont mieux armés pour faire face à des températures plus chaudes, ou au stress hydrique que les douze cépages qui dominent la planète.
Les chercheurs appellent donc au développement d’expérimentations pour évaluer leur potentiel d’adaptation face au changement climatique dans toutes les zones viticoles. C’est d’ailleurs déjà le cas en France avec le programme VitiAdapt. Mais ces expérimentations doivent aussi être menées par les viticulteurs eux-même estiment les chercheurs qui font vœux de lancement de recherche co-constructive. « Il s’agit d’inciter les viticulteurs à partager leurs données avec les scientifiques, à travers par exemple des expériences de sciences participatives afin de construire ensemble des stratégies pour s’adapter au climat de demain et d’éviter de pâtir des effets négatifs du climat sur leurs productions » explique l’Inra qui, prenant les devants, rappelle qu’il y aura des obstacles réglementaires à franchir (notamment pour les AOC) mais à aussi convaincre les consommateurs d'accepter des vins issus de cépages moins connus.