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"Il faut oublier le petit producteur artisanal"
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Roger Averbuch
"Il faut oublier le petit producteur artisanal"

Selon Roger Averbuch, responsable conseil en stratégie chez KPMG, le modèle coopératif languedocien a un avenir. A condition de s'engager dans des stratégies adaptées aux marchés de masse.
Par Michèle Trévoux Le 21 décembre 2017
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«

 L’avenir peut être très beau pour les coopératives en Languedoc. Même si le passé n’a pas toujours été rose, vous êtes en capacité de construire un bel avenir pour peu que vous en ayez l’envie ». Dans les premiers mots de son intervention lors de la conférence « Stratégie, performance financière et développement des coopératives viticoles, organisée le 18 décembre à SupAgro Montpellier, Roger Averbuch, responsable conseil en stratégie chez KPMG, a mis du baume au cœur de l’assistance. La suite fut sans doute moins douce à entendre.

La consommation ne devrait pas chuter

L’expert a précisé les conditions du succès pour les coopératives régionales. « La filière française du vin ne fonctionne pas bien. Il n’y a aucune raison pour que la consommation baisse année après année. Le problème de cette filière, c’est l’absence de leaders capables de construire une offre structurante.». D’après lui, le problème ne vient pas du consommateur, mais de l’offre qu’on lui propose. « Si on veut réussir sur un marché de masse, il faut l’aborder comme un marché de masse et oublier l’image de petit producteur artisanal. Assumons que le vin soit un produit de grande consommation !  L’avenir de la filière réside dans l’émergence de leaders, qui soient des industriels capables de produire des vins comme des produits de grande consommation : des vins plaisirs, abordables, et constants en qualité. ».

Les atouts du Languedoc

Dans ce contexte, les coopératives du Languedoc disposent de bon nombre d’atouts, a pointé l’expert. « Vous avez l’accès à la matière première. Beaucoup de monde vous l’envie. La fréquence accrue des incidents climatiques est un frein pour beaucoup de régions. Autres points forts : le savoir-faire et le potentiel qualitatif aujourd’hui démontré ». Au cours de la même conférence, Philippe Chapuis, directeur de l’Agro-alimentaire au Crédit Agricole, a également insisté sur l’avantage d’une production à 65% en IGP et 35% en AOP. « Le marché du vin a évolué. Les consommateurs quotidiens disparaissent au profit des consommateurs occasionnels, qui ne sont pas forcément des initiés. L’amateur éclairé peut comprendre que les vins varient d’un millésime à l’autre. Le non initié, lui, recherche des vins constants en qualité et les IGP sont mieux armés que les AOP pour répondre à cette demande. A l’international, ils sont également bien positionnés car souvent présentés en vins de cépages, le cépage étant un des premiers critères d’achat pour le consommateur». 

Roger Averbuch voit trois pistes de développement possibles pour l’avenir :

-          L’émergence de leaders stratégiques, capables de revisiter l’offre pour s’adapter à la demande, accroître la consommation et dynamiser la filière,

-          Des « équipementiers », capables de produire des vins en vrac de qualité pour des opérateurs qui mettent en bouteille et commercialisent. « Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de marques, de ligne de mise en bouteille, qu’on est en échec. Ces coopératives qui produisent du vrac de qualité sont tout autant stratégiques pour la filière, que les metteurs en marché ».

-          Enfin il y a les artisans qualitatifs qui répondent à la demande des amateurs de haut de gamme. « Il en faut, mais ce n’est pas avec les vins vendus plus de 10 € la bouteille qu’on pourra conserver les 236 000 ha de vigne du Languedoc Roussillon ».

Réussir repose avant tout sur l’envie, a conclu le stratégiste en citant Muhammad Yunus, prix Nobel de la Pais : « Le futur n’est pas un endroit où nous allons mais un lieu que nous créons. Les chemins ne sont pas à trouver mais à construire ». A méditer.

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