echniciens du vignoble, s’il y a une entreprise de machinisme qu’il faut désormais avoir en tête, c’est Yanmar. Si le groupe de machinisme japonais ne souhaite pas communiquer sur sa stratégie pour la filière viticole, son récent accord de coopération avec la cave coopérative de Buzet annonce déjà de nouvelles ambitions. Signé ce 13 septembre (voir ci-dessous), ce partenariat inédit donne aux Vignerons de Buzet le statut de « vignoble privilégié pour l’expérimentation de leurs nouveaux matériels viticoles » se réjouit Sébastien Labails, le responsable innovation de la coopérative.
Ayant rencontré pour la première fois les représentants de Yanmar fin 2017, le technicien reconnaît qu’à l’époque il n’avait jamais entendu parler de la marque. « Ils connaissent très bien la riziculture et les céréales, mais apprennent tout sur la viticulture. Et il est exceptionnel de voir leur réactivité face aux problématiques viticoles » salue Sébastien Labails.
Cet été, de premiers essais ont discrètement été mis en place chez les Vignerons de Buzet, sur les vignes du château de Gueyze. En avant-première, un tracteur vigneron Yanmar a été testé. Sa particularité est de posséder des roues à l’avant et des chenilles à l’arrière, afin que la portance soit optimisée. Ce qui permet de réduire la consommation d’essence tout en limitant le tassement des sols. D’après les premiers résultats, ce système permet de donner à un moteur de 70 chevaux la même puissance qu’un moteur de 80 chevaux.
Les techniciens de Buzet ont également essayé un pulvérisateur électrostatique. Donnant une charge électrique à la bouillie, qui est attirée par le feuillage, le pulvé doit permettre de réduire l’usage des produits phytosanitaires. « C’est le même concept de polarisation de la goutte que l’outil commercialisé par Chabas (technologie KWH), mais le système est différent et donne des résultats surprenants » explique Sébastien Labails, qui note une nette diminution de la dérive, selon les différences entre vitesse du vent et effet électrostatique.


Prometteurs bien que peu précis, ces premiers essais sont encourageants, mais impliquent encore beaucoup de réglages et modifications avant de pouvoir commercialiser de nouveaux produits. Comme pour ces autres secteurs d’activité agricole, Yanmar travaillerait également à un projet de navigation robotisée des tracteurs. Il pourrait s’agir d’un tracteur autonome permettant aussi bien pulvériser la vigne que de servir de support à d’autres outils de travaux viticoles (ce qui n’est pas sans rappeler le projet actuellement porté par l’union coopérative Vinovalie : R2T2).
Si le concept de viticulture connecté de Yanmar commence tout juste à s’esquisser, ses préceptes sont affirmés : la diminution des intrants et l’augmentation de la durabilité des cultures. « Nous partageons les mêmes valeurs d’innovation et de respect de l’environnement pour créer l’agriculture durable de demain » conclut Sébastien Labails.
* : Spécialisé dans la fabrication de moteurs diesel, le groupe d’Osaka a été fondé en 1912 et s’est diversifié dans la marine, les BTP…
Ce 13 septembre, Pierre Philippe, le directeur des vignerons de Buzet, signait avec Hirosh Kanda, administrateur de Yanmar, un contrat de partenariat.