oint d’entrée vers les ports détaxés de Chine, Hong Kong est un centre d’achat crucial pour les 1 070 entreprises exposant à la dixième édition de la Hong Kong International Wine and Spirits Fair (du 9 au 11 novembre au Convention Centre). Devant avoisiner les 20 000 acheteurs/visiteurs, son affluence doit confirmer le caractère stratégique du hub asiatique, ayant supprimé ses taxes sur les vins en 2008 (ses importations ont été multipliées par sept en dix ans, atteignant 1,3 milliard d’euros en 2016).
Le Hong Kong Trade Development Council organisant le salon souligne que la consommation asiatique qui porte cette tendance n’est pas près de s’effondrer. D’après les dernières statistiques d’Euromonitor International, la consommation asiatique devrait croître entre 2016 et 2021 de 8,5 % en moyenne chaque année. La croissance chinoise étant à elle seule de 10 %.
Mais les organisateurs se flattent surtout d’accueillir de nouveaux exposants. Et pour la première fois les pavillons de Malaisie, du Portugal, de Roumaine, de Russie ou d’Ukraine… Mais surtout du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne. Une approche de petits producteurs confidentiels qui correspond parfaitement aux nouvelles tendances de consommation chinoise analyse Jeannie Cho Lee, Master of Wine et animatrice de la première édition de l’Asia Wine Academy (20 euros la place, pour trois heures de cours/dégustation). « L’achat de vin par les millenials* est l’aiguillon qui va faire bouger les tendances de consommation. Il y a une demande pour des vins plus authentiques, qu’ils soient certifiés bio ou produits par de petits domaines passionnés » explique la spécialiste du marché asiatique.
Estimant que l’umami est la clé gustative pour s’implanter en Chine, elle souligne que les sommeliers et distributeurs demandent de plus en plus de vins moins alcooliques et mûrs, pour mieux accompagner la cuisine asiatique. Si le marché chinois voit certains de ses consommateurs mûrir, l’ensemble est cependant loin d’être sensibilisé aux connaissances de base. « La plupart des consommateurs de la Chine continentale découvrent le vin. Ils n’en ont qu’une compréhension limitée et veulent de l’aide pour choisir la meilleure bouteille, déchiffrer l’étiquette… » conclut Jeannie Cho Lee.
* : Soit la génération Y, des consommateurs nés entre 1980 et 2000.