l’Inra-Bordeaux Sciences Agro, l’équipe de Patrice Rey planche sur l’implication des bactéries dans les maladies du bois. « On en trouve énormément dans le bois sain mais aussi dans les bois nécrosés. Certaines inhibent les champignons, d’autres les favorisent », explique l’enseignant-chercheur.
Pour y voir clair, la chercheuse Rana Haidar a récolté 46 souches de bactéries dans le vignoble bordelais. Puis, elle a étudié leur effet sur P. chlamydospora (Pch) et N. parvum, deux champignons majeurs de l’esca/BDA. Trois de ces souches appartenant à trois espèces (P. agglomerans, Pænibacillus sp et B. pumilus) ont permis de réduire significativement la taille des nécroses (entre 40 et 64 %). Une autre doctorante, Awatef Rezgui, a montré que la protection dépend du cépage. Dans ses essais, les bactéries ont bien mieux protégé le muscat d’Italie que le cabernet-sauvignon.
Ces bactéries pourraient être utilisées comme agent de bio-contrôle. Les recherches en ce sens vont donc se poursuivre.
L’équipe de Patrice Rey étudie aussi Pythium oligandrum, un pseudo-champignon qui vit sur les racines de la vigne. Elle travaille sur ce sujet avec Biovitis. Lorsqu’il est appliqué sur des greffés-soudés, P. oligandrum réduit la taille des nécroses provoquées par Pch de 40 à 60 %. « Les essais au champ sont en cours. Nous espérons pouvoir l’homologuer comme agent de biocontrôle d’ici trois ans », indique Patrice Rey. Le chercheur pense associer les micro-organismes. « Les viticulteurs pourraient protéger les plaies de taille avec des bactéries et appliquer Pythium oligandrum au niveau des racines », suggère-t-il.