enant encore de la niche dans le paysage du machinisme viticole, la pulvérisation confinée voit sa gamme s’étoffer progressivement. Complexifiant ainsi le choix des vignerons qui envisagent d’investir*. Pour aider les indécis, perdus dans ce maquis technologique, les chambres d’agriculture charentaises, l’Institut Français de la Vigne et du Vin et l’association charentaise section viticole tenait ce 7 septembre le cinquième Forum Pulvé à Saint-Preuil (domaines Rémy Martin). En guise d’aide à l’achat, ce rendez-vous technique est revenu aux fondamentaux, testant rien de moins que les performances à l’usage de cinq nouveaux matériels de pulvérisation confinée (voir diaporama ci-dessous).
Recevant le coup de cœur des organisateurs, le pulvé Drift Recovery du constructeur italien Friuli s’est logiquement distingué. L’appareil étant salué pour l’ergonomie de ses commandes, sa faible consommation d’essence (3,8 litres/hectare à 6 km/h en traitement), son faible bruit lors de la pulvérisation (79 décibels à cinq mètres) et sa qualité de traitement. « Son petit pêché concerne le nettoyage des panneaux, long et présentant un risque de chute. Mais la facilité de nettoyage des filtres est intéressante » note Jean-Pierre Fillioux, le président de la section viticole.


L’expert charentais précise que « le choix a été difficile, avec trois pulvés ex-æquo ». Ont été coiffés au poteau le Drift Stopper Evo de Caffini (pénalisé par le timon de son attelage) et le Koléôs de Dhugues (pénalisé par son niveau sonore, 84 dB, et la présence de mousse de filtration). Ont également été testés le Tunnel Jet Porté de S21 (défavorisé par son assistance à la conduite, son bruit, 87 dB, les mousses de récupération de ses panneaux, le positionnement de son marchepied…) et le Drop Save de la société Idéal (pénalisé par la qualité de son système de pulvérisation pneumatique, alors que les quatre autres outils sont à jets portés).
Se voulant la plus objective et répétable possible, la méthode de notation des pulvés confinés se base sur de multiples mesures sur le terrain : pression du pulvé, débit des buses, vitesse de turbine, consommation d’essence, vitesse d’avancement, pression au sol, niveau de bruit, taux de récupération… Et surtout la mesure quantitative de la pulvérisation selon les zones de la végétation.
En creux, Jean-Pierre Fillioux dresse son cahier des charges du pulvérisateur confiné idéal : intégrer le nettoyage et le lavage dès la conception, faciliter et sécuriser la vidange des filtres (notamment en enlevant les mousses), développer des détecteurs de bouchage des buses (et ajouter une circulation permanente de la bouillie pour éviter les colmatages), disposer le lave-mains à l’avant des panneaux, éclairer le boîtier de commande (pour le travail de nuit), proposer des pulvé moins bruyants… Et, approche charentaise oblige, élargir les tunnels de confinement pour s’adapter au port retombant des vignes du Cognac.
* : L’écartement des rangs aidant, ils sont nombreux dans le vignoble charentais. Qui est une zone historique d’utilisation de cette technologie.