llan Sichel, président du CIVB, l’interprofession des vins de Bordeaux, n’a pas goûté le bordeaux vendu à 96 centimes par Carrefour début mars. Vraiment pas. Il est revenu sur le sujet lors d’une conférence de presse le 14 mars à Paris. Après avoir expliqué que la stratégie de l’interprofession consistait à positionner l’offre régionale entre 5 et 15 €/col, il a été interrogé sur le sujet.
« Cette opération n'a pas eu la caution de la filière, ni du producteur ni du négociant, a déploré Allan Sichel. Elle est contraire à la stratégie de Bordeaux. Elle a été permise par la technique du cagnottage. Il y a eu cannibalisation des budgets de promotion [cédés par les fournisseurs à Carrefour] au profit d'un seul produit pour une opération de communication de Carrefour. On s'insurge contre ce genre d'opération. Il serait intéressant d'avoir l'avis de la filiale négoce de Carrefour. On croit savoir qu'elle n'est pas très satisfaite de l'opération de sa maison mère. »
Allan Sichel a suggéré que les fournisseurs de Carrefour s’intéressent à ce genre de pratiques qui revient à transférer leurs budgets de promotion sur un produit qui n’est pas le leur.
Ce coup peut-il porter atteinte à l’image de Bordeaux ? Non répond Bernard Farges, vice-président de l'interprofession. « Le consommateur sait qu’il fait une affaire et que ce n’est pas le vrai prix du bordeaux »