Il est urgent que le Ministère s’engage sur les transferts de plantation » va déclarer Stéphane Roy, le président de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac, lors d’une conférence de presse à Paris, ce début d’après-midi. Alliant le geste politique à la parole médiatique, le syndicat viticole va faire monter d’un nouveau cran la pression en s’appuyant sur une question au gouvernement, qui doit être posée ce mercredi 15 février par un député girondin. Cette campagne étant de plus soutenue par une pétition en ligne : « dérégulation du vignoble de Cognac : la viticulture dit STOP ». Adressée au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et mise en ligne le jeudi 9 février, elle a déjà recueilli plus de 850 signatures.
« On prend le gouvernement à partie pour que les choses avancent vite. Il n’y pas le choix, le débat devient chaud sur le terrain ! Il faut une solution rapide, avant que cela ne dérape » confie Alexandre Imbert, le directeur de l’UGVC. Sortant d’un cycle de réunions dans les crus charentais, il y a entendu en boucle une question, revenant inlassablement de la part de viticulteurs exaspérés : quelle est la liste de ceux ayant réalisé des transferts ?
Concrètement, l’UGVC propose au gouvernement deux solutions pour mettre un terme aux transferts. « À court terme, il suffit au gouvernement de modifier l’instruction technique DGPE/SFFE/2016-293 du 5 avril 2016 [en imposant] une exploitation effective des terres achetées pendant cinq ans au minimum pour pouvoir transférer les autorisations de plantation issues d’un arrachage » détaille l’UGVC. Puis, « à moyen terme, de créer un statut de vin apte à la distillation destiné à produire une eau-de-vie avec indication géographique, qui permettrait à Cognac de bénéficier de restrictions à la replantation »
« Il en va de la responsabilité du gouvernement, avant que la situation ne dégénère » renchérit Bernard Farges, le président de la Confédération Nationale des producteurs de vins et eaux-de-vie de vin à AOC (CNAOC), qui accueille la conférence de presse de l’UGVC en marge d’un conseil d’administration. Ajoutant que « demain, toutes les régions viticoles peuvent connaître ce problème ».
* : Le communiqué de presse ayant été diffusé en amont de la conférence de presse.