la demande de la région Centre - Val de Loire, la Chambre régionale d'agriculture a conduit une étude sur les aléas climatiques, gel et grêle, sur le vignoble du Centre-Loire et les moyens de protection possibles. « Le but était d'identifier les zones possibles à protéger et les solutions les plus rationnelles pour le vignoble du Centre Loire », explique Dominique Giraud, vigneron et vice-président de la Confédération des vignerons du Val de Loire (CCVL).
Pour la région, le rapport devait permettre d'estimer plus précisément les besoins en termes d'équipements des vignerons, afin de décider des éventuels financements possibles. Suite au dramatique épisode de gel du mois d'avril 2016, de nombreux projets avaient en effet émergé, avec des demandes d'aides pour les soutenir.
Le document, de 200 pages et publié en novembre 2016, dresse un état des lieux complet avec l'historique des années de gel – six en quinze ans – les zones touchées et les dégâts, les dispositifs de protection déjà existants et les projets d'équipements dans les vignobles des différents départements : Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Cher, Loiret et Indre.
In fine, les tours anti-gel et l'aspersion sont les deux systèmes les plus plébiscités par les vignerons, avec de nombreux projets d'équipements envisagés. Les auteurs étudient leur faisabilité et les chiffrent, en fonction des secteurs identifiés et de leurs contraintes. « L'aspersion nécessite un point d'arrivée d'eau et des terrains drainant, il ne peut donc pas être installé partout », précise Dominique Giraud. Au final, ce sont 1 258 hectares de vignes qui doivent être protégés avec des tours anti-gels, 467 hectares par aspersion et 122 hectares par le Frostguard, soit une surface totale de 1 840 hectares. Pour ce faire, le montant à investir représenterait 17 millions d'euros, dont 14 millions et 1 482 hectares pour le seul vignoble d'Indre-et-Loire (Bourgueil, Touraine, Chinon, Vouvray)
Depuis la parution de l'étude, la région Centre-Val de Loire a acté la possibilité, dès 2017, d'un financement des tours anti-gel, qui s'ajoute à celui issu du Feader. Sur trois ans, 1 million d'euros vont être débloqués. Les vignerons concernés pourront donc percevoir une aide globale à hauteur de 20 % de l'investissement, le coût d'une tour avoisinant les 45 000 € HT pour 5 ha protégés. Concernant le système par aspersion, qui a une meilleure efficacité en cas de fortes températures négatives, « la région étudie encore les possibilités de financement ». Quoi qu'il en soit, ces deux systèmes vont donc être installés en nombre, dès 2017 et les années suivantes, dans les différents secteurs.
Contre la grêle enfin, la lutte va être renforcée grâce à un nombre accru de générateurs à iodure d'argent. La création d'un nouveau réseau Arelfa de 34 stations est à l'étude sur l'Indre-et-Loire et le Maine-et-Loire (appellations Chinon, Bourgueuil, Saumur, etc). Le réseau existant du Loir-et-cher va également être enrichi de 14 stations. Dans le Cher, même projet, avec 45 générateurs supplémentaires à installer.
À terme, cela porterait le nombre total de générateurs dans ce vignoble à 183, pour un coût annuel de fonctionnement de 346 000 €. Aucune subvention n'étant prévue par la région, il devra être supporté par les professionnels ou les collectivités territoriales.