es crémants n’ont pas de problème pour vendre leurs bulles. « En 2015, nous avons commercialisé près de 80 millions de bouteilles », a indiqué Olivier Sohler, directeur de la Fédération des crémants, à Paris le 13 septembre. Chaque année, les chiffres grimpent : 72 millions en 2013, 75 millions en 2014.
Cette bonne santé se ressent aussi à l’export, qui « représente environ 20 % des bouteilles vendues, indique le directeur alsacien, mais avec de grandes disparités selon les régions ». Ainsi, si le Jura n’exporte que 10 % de sa production, près de 50 % des crémants de Loire passent la frontière. « L’Allemagne était traditionnellement le plus gros consommateur de crémant, a-t-il ajouté. Mais pour la première fois, les États-Unis sont passés devant. »
De nouveaux marchés émergent donc, mais encore faut-il pouvoir les satisfaire. Franck Vichet, le nouveau président de la Fédération, est inquiet. « Cette année, dans le Jura, nous avons eu du mildiou comme jamais après un été pluvieux et maintenant la sécheresse… Les bonnes années, le crémant du Jura représente 25 000 hl. Si on atteint 19 000 hl en 2016, on devrait s’estimer heureux… »
Production en hausse à Bordeaux
« Plusieurs régions s’attendaient à annoncer des productions records il n’y a pas si longtemps, complète Olivier Sohler. Mais avec la sécheresse, on sait désormais que nous n’aurons pas la matière première. Les années à venir seront compliquées. » En Alsace, les 290 000 hl attendus ont été revus à la baisse, à 270 000 hl. Seul Lionel Lateyron, de Bordeaux, nuance ces propos. « Depuis quelques années, nous enregistrons des croissances à deux chiffres. Et cette année nous devrions atteindre les 60 000 hl. »
Les crémants vont donc devoir se battre pour garder leurs marchés, face à une concurrence féroce. Pour cela, ils comptent sur la mise en place d’un observatoire des crémants, chargé de centraliser et synthétiser les informations économiques de toutes les régions productrices de crémant. Il devrait être dirigé par Edouard Cassanet, de la cave de Lugny, en Bourgogne, et livrer ses premières conclusions dans... deux ans.