Le résultat nous a beaucoup surpris », reconnaît-on au Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP). Le millésime n’arrive qu’au dixième rang des critères d’achat d’un vin rosé par les consommateurs de vins tranquilles, selon l’enquête réalisée par le cabinet Wine Intelligence en janvier dernier, auprès d’un peu plus de 2000 consommateurs de vins tranquilles, et présentée lors de l’AG du CIVP le 20 juin dernier. Surprise en effet, quand on sait à quel point les professionnels de la filière attachent de l’importance à cette donnée. À contrario, l’année de production se place au cinquième rang de leur critère de choix lorsqu’ils achètent un vin rouge. 72 % des consommateurs jugent ainsi le millésime comme une donnée importante dans l’achat d’un rouge. Ils ne sont plus que 57 % à le penser quand il s’agit d’un rosé. Du côté des blancs blancs, le millésime entre au sixième rang de leur critère d’achat, avec 65 % des personnes interrogées qui considèrent l’information importante.
Autre résultat étonnant, le millésime le plus récent est peu important pour une majorité des consommateurs au moment de choisir une bouteille de rosé. Seuls 10 % d’entre eux y portent un réel intérêt. Et pour 28 %, peu importe s’il s’agit du millésime le plus récent, ils « choisissent ce qui est en rayon. » Ce ratio tombe à 19 % dans le choix d’un vin rouge. Actuellement, 10 % des références de rosés d’appellations provençales sont commercialisés sans millésime, selon une enquête réalisée par l’interprofession dans les circuits de vente. C’est le cas de Billette, la marque de côtes-de-Provence la plus vendue en hypers et supers en France. La proportion est supérieure pour les IGP rosés du Sud-Est : 15 %. À titre de comparaison, un tiers des rosés bus dans le monde n’affichent pas le millésime. L’ensemble de ces résultats va être étudié à la loupe par le bureau du CIVP dans les prochains mois. En attendant, ils tombent à pic. Cette année, les rosés du millésime 2015 ont tardé à se substituer à ceux du 2014 dans les rayons des grandes surfaces. Les consommateurs ne devraient pas s’en plaindre.