es modalités d’épandage sont limitées à proximité de tous les établissements accueillant des enfants ou des personnes âgées, hospitalisées… Avec des modulations selon le matériel de pulvé.
Pour traiter leurs parcelles à proximité de zones sensibles (écoles, crèches, hôpitaux, maisons de retraite…), les vignerons charentais devront désormais suivre à la lettre l’arrêté signé ce 12 mai par les préfets de Charente et Charente-Maritime (cliquer ici pour y accéder). Avec une rigueur toute administrative, le texte stipule que « pendant les jours d’activité des établissements scolaires, des crèches, haltes-garderies et relais d’assistantes maternelles, l’application des produits pharmaceutiques [sur la vigne] en utilisant un pulvérisateur tracté ou autotracté est interdite à proximité ». Du moins sur certaines plages horaires bien précises (au moment des récréations, à l’entrée et la sortie des enfants…).
Des restrictions sont également mises en place pour les centres de loisirs, les établissements de santé et les centres d’accueil de personnes âgées ou handicapées. Avec une interdiction de traitement « les jours de fonctionnement », sauf si « des modalités particulières ont été mises en oeuvre localement pour éviter la présence des personnes vulnérables dans les espaces de plein air lors du traitement ».
Concrètement, la notion de proximité sur laquelle repose l’arrêté est à géométrie variable. La distance d’interdiction de traitement est en effet définie selon le matériel de pulvérisation. Elle est de 20 mètres pour des pulvés « de type aéroconvecteur à jet porté,voûte à jet porté, d’un pulvérisateur de type face par face pneumatique ou jet porté, d’un pulvérisateur de type voûte pneumatique, d’un pulvérisateur à jet projeté ». Cette distance d’exclusion descend à 5 pour un pulvé « face par face à jet porté ou jet projeté équipé de buses anti-dérives ».
Dans le cas où le domaine possède des équipements de pulvérisation confinés (comme des panneaux récupérateurs), l’interdiction saute purement et simplement. De même si des haies ont été mises en place (d’une hauteur effective d’au moins trois mètres), ou si des filets anti-dérive ont été posés entre les zones à risque et les parcelles (seulement dans le cas d’un pulvé face par face à jet porté ou jet projeté équipé de buses anti-dérives).
Impliqués dans la rédaction de ce texte, les représentants des viticulteurs se disent satisfaits par l’arrêté obtenu. « Il va dans le bon sens, celui du développement économique et la protection des personnes, qui est une nécessité absolue » explique Alexandre Imbert, le directeur de l’Union Générale des Viticulteurs de Cognac (UGVC). « Son seul défaut, c’est qu’il n’est pas accompagné par un travail de communication auprès du grand public. Les maires et professeurs d’école ne savent pas toujours pourquoi certains matériels peuvent traiter à 20 mètres, et d’autres à 5 mètres…. » La filière charentaise travaille ainsi à un kit de communication pour faciliter la compréhension de l’arrêté.
A noter qu’un arrêté préfectoral encadrant les traitements phyto viticoles existe depuis 2014 en Gironde (en réaction immédiate à l’accident de Villeneuve). Suivant les préconisations du ministère, des textes similaires sont en préparation en Alsace et en Provence.
A noter que cet arrêté charentais comprend également un volet sur l'urbanisme à proximité des vignobles. En cas de construction d’un établissement formant une zone sensible à proximité d'une parcelle de vignes, le texte demande au « porteur de projet de prendre en compte la nécessité de mettre en place des mesures de protection physique telle qu’une haie anti-dérive » (largeur minimale de 5 mètres). Un premier pas.