Les distilleries valorisent déjà beaucoup les sous-produits du vin. Mais dans les résidus pâteux et solides de vinification, il reste encore des molécules d’intérêt (anthocyanes, polyphénols…), que l’on peut extraire, concentrer et continuer à valoriser en agroalimentaire, pharmacie… et oenologie » pose le professeur Martine Mietton-Peuchot (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin). Arrivant à son terme, le projet européen Valuxtract propose à cette effet une palette de technologies préexistantes pour accéder à ces molécules, sans utiliser de solvants.
Porté depuis trois ans par consortium de chercheurs européens*, le projet a atteint ses objectifs : « on a montré que techniquement et économiquement ces technologies éco-innovantes peuvent marcher. Il faut maintenant passer à l’échelle pilote » explique Martine Mietton-Peuchot. Pour transférer ces recherches au monde professionnel, un atelier de bilan est organisé ce 17 mars à Montpellier (cliquer ici pour en savoir plus), essentiellement à l’attention des acteurs des distilleries et de l’innovation. Ces technologies sont issues d’autres filières, comme les champs électriques pulsés (pour la déstructuration des matières) ou l’extraction par eau sous critique (de l’eau bouillante mise sous pression).
A noter également que le projet comportait un volet sur la valorisation des bois oenologiques, comme les copeaux ou les barriques qui ne sont plus utilisables. Par broyage et extraction, il serait envisageable d’en extraire des composés aromatiques et des tannins (pour en proposer d’origine viticole aux oenologues).
* : L’iSVV donc, mais aussi l’école suisse de Changins et l’université allemande de Geisenheim. Parmi ses partenaires privés se trouvent le laboratoire Phénobio et le fournisseur Sofralab.