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Le conflit entre vignoble et négoce vu de Bordeaux
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Gestion de la production
Le conflit entre vignoble et négoce vu de Bordeaux

Portant sur la gestion du VCI, le débat national entre vignoble et négoce fait des étincelles. S’il n’enflamme pas encore les interprofessions, il ne laisse pas indifférent en région. Après le clash de décembre en Bourgogne, les positions se durcissent en Gironde.
Par Alexandre Abellan Le 05 février 2016
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Le conflit entre vignoble et négoce vu de Bordeaux
Partisan d’un pilotage du potentiel viticole par les interprofessions, Allan Sichel déclenche l'ire d’Alain Gapenne. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)
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e tolérant plus de se sentir écartée de la gestion des VCI, l’Union des Maisons et Marques de Vin (UMVIN) a posé un recours gracieux auprès du premier ministre pour prendre voix au chapitre. Si le négoce arrivait à ses fins, l’avis donné par l’interprofession sur les VCI ne serait plus informatif, mais deviendrait décisif. « Ce qui lui donnerait de fait un droit de véto sur les propositions de la viticulture... Nous considérons que cette initiative, clairement soutenue par le négoce girondin, est non seulement injustifiée mais totalement inacceptable » s’emporte Laurent Gapenne, le président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB), dans son dernier édito de l’Union Girondine (numéro de février).

Il faut stabiliser les équilibres entre offre et demande

Jugeant exagérée cette prise de position, Allan Sichel, le président de l’Union des Maisons de Bordeaux, souligne que « le négoce ne remet pas en cause le VCI, que ce soit au niveau national ou girondin. C’est un outil qui a fait ses preuves ». Se posant en partisan d’une interprofession forte, il soutient la demande contentieuse de décision interprofessionnelle (même si la gestion du VCI n’a jamais posé de problème à Bordeaux, le négoce ayant toujours validé les propositions viticoles).

« Le yo-yo des cours est désastreux pour la production comme la commercialisation ! Il faut des mesures de régulation de l’offre pour stabiliser les prix et temporiser les cycles » affirme Allan Sichel. Car au-delà du VCI, c’est clairement toute la boîte à outils de dimensionnement de la production que le négoce souhaite voir passer sous le contrôle interprofessionnel. Y compris les contingents d’autorisations de plantations nouvelles et les propositions de rendements.

La viticulture perdrait tout pouvoir sur la gestion de son potentiel

Désormais assumée, cette volonté du négoce de voir la production viticole être gérée interprofessionnellement attise le ressenti du vignoble. « Le résultat serait que la viticulture, qui supporte 100% des risques et des coûts liés à la production, perdrait tout pouvoir sur la gestion de son potentiel » tranche Laurent Gapenne dans son édito. La procédure de recours gracieux étant toujours en cours à Matignon, elle laisse également planer la possibilité d’un contentieux auprès du Conseil d’Etat, ce qui serait un casus belli pour la production. « Il va de soi que si cette action contentieuse contre le VCI était lancée, nous serions amenés à remettre très sérieusement en question le fonctionnement de notre interprofession » menace clairement Laurent Gapenne.

Face à ce coup de semonce, Allan Sichel se montre déçu par cette forme de chantage, mais s’affirme résolu à maintenir sa position : « toute décision touchant l’offre doit dépendre de l’interprofession ». Restant convaincu, il se montre confiant dans l’issue de cette affaire : « il n’y a pas d’alternative aux interprofessions. Quand on a une filière aussi morcelée que celle viticole, c’est l’interprofession qui permet d’avoir du poids dans les moyens de communication et de faire valoir sa voix au niveau réglementaire. »

Entre les mains liées au négoce et la liberté hors de l’interprofession…

« Dans le vignoble, on ne comprend pas ce mode de fonctionnement du négoce… » résume, quant à lui, le viticulteur Bernard Farges, le président du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) et de la CNAOC. Il prédit que si jamais l’interprofession devenait décisionnaire sur tout ou partie de ces sujets, « il est évident qu’en France des appellations se retireraient des interprofessions. Immanquablement ! Entre les mains liées au négoce et la liberté en dehors de l’interprofession, chacun fera son choix. Mais ce n’est pas nous qui affaiblissons le système interprofessionnel ! »

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