J’ai plongé le nez dans les chiffres et je me suis aperçu que le chenin tend à disparaître » déplore Patrick Baudoin, du domaine éponyme. Le cépage ne représenterait plus que 30% des surfaces de la Vallée de la Loire, entrant en concurrence avec des cépages beaucoup plus tendance notamment le cabernet sauvignon. Mais Patrick Baudouin a décidé de ne pas sacrifier le cépage sur l’hôtel des rosés et des effervescents. Après un séminaire consacré à ce cépage, organisé l’été dernier, le vigneron veut maintenant former les palais à ce cépage.
Tous les jours, au Salon des vins de Loire, il sera à pied d’œuvre pour expliquer un cépage qui se prête aux bulles, aux moelleux et liquoreux mais aussi aux blancs secs. Et c’est surtout aux vins secs que Patrick Baudoin pense, lui qui verrait bien s’affirmer davantage ces vins pour en faire « des grands blancs d’Anjou ». Selon lui, un mouvement de quelques vignerons est lancé pour travailler dans ce sens ce cépage polymorphe. « C’est un cépage qui se mérite, qui se travaille. Il faut le faire connaître ».
Mais l’émergence des blancs secs ne doit pas se faire en opposition avec les autres vins que le chenin sait produire, tient à préciser Patrick Baudoin. « C’est tout l’enjeu du modèle économique qui doit permettre au chenin de préserver sa place de cépage emblématique ligérien» indique Patrick Baudouin. Le vigneron veut notamment préserver la production de moelleux et liquoreux. Mais à certaine condition. « Il faut pouvoir n’en produire que lorsque le millésime le permet » indique le vigneron qui remarque que les consommateurs sont de moins en moins friands de ce type de vin sucré. En revanche, développer les blancs secs correspond à une tendance de marché, souligne-t-il. « Le chenin a cette magie de pouvoir produire des grands vins dans tous les registres. C’est la chance à saisir pour nos domaines, pour le chenin angevin !