algré des vendanges 2015 généreuses (du moins supérieures à la moyenne quinquennale) le vignoble argentin a révisé à la baisse ses importations de tonneaux pour l’élevage de ses vins. Sur le premier semestre, il y aurait un repli de 18 % de ses achats de barriques (pour 12 600 pièces), selon la société de conseil export Caucasia Wine Thinking. Moins marquées, les baisses sont notables pour les staves (-1,8 % à 172 000 kg) et les copeaux oenologiques (-8,6 % à 40 975 kg). Seuls les achats de poudre de chêne sont à la hausse, bondissant de 36 % (à 168 900 kg).
« Si l’on observe les statistiques, les achats de tonneaux de haute qualité et de haut prix se sont maintenus. Mais il est certain qu’avec la chute de compétitivité à l’export, les vins pour lesquels on achetait précédemment des barriques sont aujourd’hui passés sur d’autres segments de prix » explique le winemaker Roberto de la Mota (Mendel Wines) au quotidien Los Andes.
Pesant sur toute l’économie de la filière, la crise viticole argentine reste alimentée par une forte inflation, des taux de change désavantageux, la hausse du prix de la main d’oeuvre et des stocks croissants (que le gouvernement souhaite transformer en exportations). Si ces difficultés justifient de moindres investissements (et immobilisations financières) dans la tonnellerie, les producteurs argentins expliquent également suivre les modes. Le développement des alternatifs se feraient en parallèle des grands contenants, afin de produire des styles de vins moins boisés.
D’après les données de Caucasia Wine Thinking, 93 bodegas argentines ont importé des tonneaux en 2015. La France est de loin leur premier fournisseur, avec 67 % des volumes.
(Photo : Wines of Argentina)