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« 2016 et 2017 seront deux années importantes pour la mise en marché des biocontrôles de la vigne » annonce Philippe Bandiera, le directeur de la protection des plantes de Syngenta. Le groupe phytopharmaceutique suisse prépare en effet la commercialisation d'extraits de plante pour lutter contre Botrytis, oïdium et mildiou. Utilisant des principes actifs découverts par des partenaires R&D, ces préparations sont à l'étude dans le vignoble français depuis 2013 (avec des protocoles adaptés aux problématiques locales). Pour l'instant, il n'y pas plus de détail sur la formulation de ces extraits végétaux, dont l'homologation est attendue courant 2016.
Suivant une procédure classique d'homologation, Syngenta s'engage sur la performance de son outil de biocontrôle dans des programmes intégrant des stratégies et produits conventionnels. Si les directives agro-écologico-politiques (comme EcoPhyto) et les attentes citoyennes (notamment sur les pollutions diffuses et résidus) sont à l'origine du développement de biocontrôle, « il faut garantir une production durable, en sécurisant les rendements et la qualité de la production » souligne Philippe Bandiera. Cette diversification est désormais incontournable pour lui, ajoutant qu'au vignoble « tous les segments de marché sont concernés par les résistances. Il faut fournir des programmes de traitements efficaces et nous prenons l'orientation stratégique d'intégrer des biocontrôles. »
En France, le marché de la protection phytosanitaire des vignes est dominé par les groupes Bayer (16,4 % des parts de marché en valeur à la fin 2014), BASF (14 %) et Syngenta (13 %). « Il n'y a pas de réel leader, nous sommes dans un mouchoir de poche » estime Philippe Bandiera. Le groupe suisse se félicite cependant de son développement viticole, porté par de nouvelles matières actives notamment en fongicides et insecticides : fludioxonil contre Botrytis (catégorie sur lequel Syngenta est d'ailleurs leader), cyflufenamide pour la lutte anti-oïdium et emamectine contre les vers de la grappe. « Nous continuons à développer des produits conventionnels encore plus performants et répondant aux attentes toxicologiques et ecotoxicologique » reconnaît Philippe Bandiera, qui met en avant la nécessité d'améliorer la mise en œuvre des produits phytopharmaceutiques.
* : Les solutions de biocontrôle se répartissent en quatre classes, les extraits naturels, les médiateurs chimiques, les micro-organismes et les macro-organismes.
[Photo de Philippe Bandiera : Syngenta]