La baisse des cours du vrac 2014 est de seulement 8% en comparaison des prix constatés en 2013" a constaté Bernard Farges, président du Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), lors de la conférence annuelle de l'organisation. La baisse des cours 2014 n'aurait donc rien de préoccupant. Et si certaines organisations ont pris la parole pour dénoncer le recul des prix, ce serait davantage par opportunisme politique. "Les jeunes agriculteurs l'ont fait la veille de leur assemblée générale , même chose pour les vignerons indépendants" a relevé Bernard Farges. Le président préfère se tenir à un discours optimiste justifié par une série d'indicateurs passés au vert : faible niveau de stock, prix stables (alors que d'autres régions connaissent une hausse), évolution parité euro/dollar favorable, campagne de communication très appréciée.
Reste que les résultats de commercialisation ne sont pas florissants, orientés à la baisse suite à la contraction de l'offre 2013. En totalité, Bordeaux a commercialisé 5,13 millions d'hl (-8%) pour un montant de 3,74 milliards d'euros (-13%). Même si la région demeure leader en grande distribution, ses résultats poursuivent leur lente érosion que rien ne semble arrêter. Les volumes reculent de 6% en 2014 à 179 millions de bouteilles pour un chiffre d'affaires de 896 millions d'euros (-2%). De l'avis d'Allan Sichel, vice-président du CIVB, la stratégie des Bordeaux doit se concentrer sur le segment des 5 - 15 euros. "Nous souhaitons gagner des parts de marché sur ce segment. C'est un positionnement en adéquation avec les objectifs de notre plan Bordeaux Demain et il correspond à une qualité de vins que le consommateur est en droit d'attendre". Pour cela, le CIVB travaille sur le long terme et vise l'accompagnement du développement. “Nous sommes dans une continuité d'actions” a martelé Allan Sichel.
Cette stratégie au long cours est aussi celle développée sur les marchés export qui souffrent d'une perte de 9% des volumes (2,1 millions d'hl) pour une valeur de 1,8 milliard d'euros (-17%). En Allemagne, par exemple, "où historiquement, les prix sont bas, souligne Allan Sichel. Le travail de promotion engagé permet un retour de la valorisation". Les vins blancs de Bordeaux (secs et doux, soit 10% des expéditions bordelaises vers ce pays), enregistrent ainsi une hausse de 65% en volume et de 67% en valeur par rapport à 2013.
Le développement de la catégorie des prix intermédiaires apparaît aussi la solution pour redynamiser l'export et notamment pour faire face au retrait chinois (-19% en volume et -21% en valeur). “Aujourd'hui, les entrées de gamme n'intéressent plus les importateurs qui se professionnalisent. Les grands crus régressent nettement. Il y a eu une nette appréciation du degré de connaissance. Sur ce marché, la volonté est de proposer un bon produit à un bon prix!”.
Crédit photo : Marion Ivaldi