vec son anti-botrytis autorisé en A.B. Botector ®, De Sangosse (qui commercialise aussi un second produit de biocontrôle Armicarb® - anti-botrytis et oïdium vigne, sur environ 12 000 ha), a marqué l'actualité de la protection phytosanitaire en vigne cette année. Utilisable un jour avant la vendange, Botector® est d'une souplesse d’utilisation redoutable. Exempt de LMR, non concerné par les phénomènes de résistance, il procure une certaine sérénité au viticulteur : l'état sanitaire de sa vendange sera la plus optimale possible à la veille de la récolte. Malgré un temps sec au moment des vendanges, donc peu propice à l’utilisation d'anti-botrytis, Botector a fait une entrée sur le marché honorable avec une couverture d’environ 5000 hectares en 2014. Alors, le biocontrôle est-il un axe de développement fort pour De Sangosse ?
"De Sangosse investit effectivement dans le biocontrôle qui comprend des méthodes de protection des cultures par des mécanismes naturels, en complément de solutions de synthèses classiques. Notre objectif est de proposer des méthodes fiables, capables de lutter contre certains bioagresseurs spécifiques. Les produits de biocontrôle doivent être utilisés en complémentarité avec les produits conventionnels" indique Christophe Zugaj, responsable communication et études chez De Sangosse. Cette affirmation part du constat, qu'aujourd'hui, les produits de biocontrôle ont souvent une performance agronomique inférieure à celle des produits conventionnels de référence : elle varie entre 40 et 70% selon le respect des conditions d’utilisation et un positionnement technique plus complexe. L’entreprise lancera prochainement un OAD de prévision des risques du Botrytis pour aider le viticulteur à réaliser des observations utiles avec des éléments de prise de décision pertinents pour un emploi optimal des produits. Les outils de biocontrôle permettent d’optimiser le niveau d'utilisation des phytosanitaires mais ils ne peuvent pas les remplacer en totalité. "Un viticulteur a besoin de sécurité, c'est-à-dire d'un haut niveau d'efficacité agronomique des produits quels que soient le niveau de pression parasitaire, le contexte pédoclimatique ou la combinaison des solutions envisagées" explique Christophe Zugaj. La lutte intégrée combine ces deux types de produits de protection des plantes, et se raisonne aussi avec l’utilisation d’adjuvants aux fonctionnalités spécifiques (anti-dérive, mouillant, pénétrant compatibilisant, anti-rebond…). Ils permettent une optimisation de la qualité de pulvérisation, facteur essentiel à l’efficacité finale des traitements, particulièrement en vigne.
L’analyse globale du marché conduit également l’entreprise à associer le biocontrôle à la protection classique des cultures. Les produits de biocontrôle ne représentent que 3,5% à 5% (selon les sources) en valeur du marché total des phytosanitaires en France. L’Etat Français a fixé un objectif au printemps dernier : en 2020, les produits de biocontrôle devraient représenter 15% du marché. « C’est un objectif très ambitieux. Les exploitations agricoles ont besoin de compétitivité et de rentabilité de leurs productions. L’innovation est essentielle pour permettre aux viticulteurs de faire face aux enjeux de société à venir. Certes, nous en sommes « au début » de ce type de protection des plantes, le biocontrôle est un élément de progrès qui se développe en vigne, mais qui reste marginal, en attente d’une rupture technologique pour des solutions fiables et économiques viables. Même si nous atteignons cet objectif à l’horizon 2020. Cela veut aussi dire que 85% du marché de la protection des plantes sera toujours en conventionnel » remarque Christophe Zugaj. De Sangosse investit donc aussi bien dans le marché du biocontrôle (une nouveauté devrait sortir d’ici 2016) mais aussi qu’en protection conventionnelle où l’entreprise a plusieurs projets fongicides à moyen terme. Sur le marché des anti-mildious, l’entreprise réussit, en 2014, une performance en progressant de 25% en surface avec ses trois produits systémiques quand le marché régresse de 10%. De Sangosse progresse également dans ses ventes de Jokari sur le marché des insecticides. Et Christophe Zugaj de constater : « l’extension du nombre de foyers de flavescence dorée et de la pression par foyer contribuent pour beaucoup au développement du marché ».
Crédits photo : De Sangosse