Enfin un vrai miracle de Noël ! » Quand le viticulteur retraité Guy Marignane a vu apparaître mi-décembre le numéro de FranceAgriMer sur son téléphone, il n’a pas pu réprimer une crainte : que vont-ils bien pouvoir lui annoncer ? Alors que s’éternise un conflit entre l’administration et le domaine familial, le Mas de la Croix à Orsan (Gard), concernant une aide à la restructuration sur 94,05 ares de syrah pour la campagne collective 2021-2022 pour des questions de surfaces changeant à chaque contrôle, comme le rapportait Vitisphere début décembre. Mais surprise, « FranceAgriMer m’annonce avoir réglé la prime qu’il nous devait et rembourser les pénalités. Cela représente 13 000 € ! » rapporte Guy Marignane, soulagé que son fils, Théo Marignane, qui a repris l’exploitation en 2023 (25 ha en appellations Chusclan, Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône Villages) puisse combler le trou de trésorerie causé depuis quatre années par le refus d’aides (12 414,60 €) et les sanctions (6 275,02 € de pénalités et de remboursement d’avance). Le jeune vigneron ayant dû contracter un emprunt bancaire de 6 000 € sur quatre ans afin de régler l’amende administrative.
Complexe, le dossier repose sur une suite de contrôles et calculs donnant à chaque fois des chiffres différents pour la surface de la parcelle arrachée/replantée. L’établissement estime d’abord que la parcelle arrachée mesure 65,84 ares, ce qui n’empêche pas une autorisation de replantation de 94,05 ares par FranceAgriMer, avant que ses services n’évaluent que 12,83 ares de la parcelle n’ont pas été arrachés, puis de chiffrer qu’il n’y a eu replantation que sur 85,38 ares ouvrant une pénalité pour sous-réalisation… Un fatras de chiffres d’autant plus déroutant pour la famille Marignane qu’en 2024 FranceAgriMer a décidé de ne plus pénaliser les sous-réalisations pour les surfaces restructurées, mais de réduire l’aide perçue du même niveau que la sous-réalisation.
Au final, le domaine touchera une aide « au prorata de 88 ares, encore nouveau chiffre, mais peu importe, l’essentiel est que l’on nous verse les sommes et que l’on nous rembourse les pénalités » indique Guy Marignane, y voyant un « miracle de noël ». Si l’administration ne reconnait pas explicitement ses erreurs de contrôles auprès de la famille Marignane, elle clôt le dossier : « mieux vaut tard que jamais » souligne le viticulteur retraité, qui a remué ciel et ministère pour obtenir gain de cause. « Voilà une année qui se termine bien » indique-t-il sur les réseaux sociaux : « nous vous souhaitons à toutes et tous de passer de bonnes fêtes de fin d'année. Un miracle, je vous dis ! »




