umière de Koppert , un produit à base d’huile de paraffine a été autorisé cette année pour réaliser les traitements obligatoires contre la cicadelle de la flavescence dorée. En bio, il s’agit de la première alternative au Pyrévert. L'interprofession SudVinbio et la chambre d’agriculture de l’Hérault ont donc mis en place un essai pour étudier ses performances en comparaison de celles du Pyrévert. L’essai a été conduit sur une parcelle de merlot de 2,6 ha située dans une zone à trois traitements obligatoires comme l’a expliqué Margot Huet, chargée de mission techniques viticoles chez Sudvinbio, le 26 novembre lors de la conférence dédiée à la lutte contre les ravageurs émergents en bio qui s’est tenue au Sitevi à Montpellier.
Les expérimentateurs y ont étudié différentes modalités pour les T1 et T2 : Pyrévert – Pyrévert ; Pyrévert – Lumière ; Lumière – Pyrévert ; Lumière – Lumière ; TNT (Témoin non traité) – Pyrévert. Pour chaque modalité, le T3 a ensuite été réalisé avec du Pyrévert. Chaque produit a été appliqué à sa dose homologuée : 1,5 l/ha pour le Pyrévert et 15 l/ha pour Lumière. Les traitements ont été réalisés en face par face avec un pulvérisateur Calvet à jets portés équipés de 4 buses par descente et avec un volume de bouillie de 157 l/ha pour le Pyrévert et de 237 l/ha pour Lumiere, selon les dates définies par les arrêtés préfectoraux, le premier traitement ayant été appliqué le 4 juin « au tout début de la période définie par l’arrêté », a précisé la technicienne. Les traitements suivants ont été appliqués les 10 et 17 juin. Toutes les applications ont eu lieu le soir après 19 h.
La veille du premier traitement, les expérimentateurs ont évalué les populations initiales de cicadelles : entre 33 et 42 larves pour 100 feuilles selon les modalités, soit des niveaux identiques. 65 % des larves étaient entre les stades L1 et L2 ; 34 % au stade L3 et 1 % au stade L4. Dans ces conditions, l’efficacité du Lumière a été décevante. En T1, son efficacité était de 6,1 % deux jours après le traitement versus 82,7 % pour le Pyrévert et de 12,8 % cinq jours après le traitement versus 78,1 % pour le Pyrévert. « Lumiere n’a pas d’effet choc », a précisé Margot Huet. En T2, les performances de Lumière ont été un peu meilleures : 28,2 % deux jours après le traitement vs 60 % pour le Pyrévert ; et 49,7 % cinq jours après le traitement vs 67,1 % pour le Pyrévert. Au final c’est la modalité avec le Pyrévert en T1 et T2 qui a permis de réduire le plus les populations de cicadelles : 91,8 % de réduction 2 jours après le traitement et 92,4 % 5 jours après. Ces taux passent respectivement à 85,3 % et 87 % pour la modalité Pyrévert-Lumière ; à 67,2 % et 69,6 % pour la modalité Lumière-Pyrévert et 37,4 % et 64,7 % pour la modalité Lumière-Lumière. Pour la région Occitanie les résultats de cet essai montrent que « Le premier traitement au Pyrévert joue un rôle crucial dans la stratégie de lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée et ne peut pas être substitué par le Lumière. Et avec le Pyrévert, il est possible d’obtenir des efficacités supérieures à 80 % si les conditions d’applications sont optimales », a précisé Margot Huet.
Toutefois, dans des essais réalisés dans d’autres régions viticoles, notamment en Bourgogne, Lumière s’est mieux comporté et les expérimentateurs ont obtenu avec ce produit des résultats intéressants
De son côté Koppert précise que pour obtenir une bonne efficacité de Lumiere, il faut intervenir le plus tôt possible après les éclosions. « Par son fonctionnement mécanique (il forme un film sur le feuillage emprisonnant et étouffant les larves, ndlr), Lumiere est efficace sur les jeunes stades L1/L2 car la chitine de l’insecte est alors peu épaisse et celui-ci est alors plus facile à étouffer ». La firme insiste aussi sur la nécessité de l’appliquer avec un volume par hectare d’au moins 180 l pour assurer une bonne couverture du feuillage. Koppert recommande aussi de ne pas mélanger Lumiere avec du cuivre, ni avec du soufre et de laisser un intervalle de 7 jours entre l’application de Lumiere et celles de cuivre ou du soufre.




