oumis aux aléas politiques de la suspension de la réforme des retraites, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 se voit relancé dans une deuxième version pour la forme avant même d’avoir commencé à être étudié dans le fond de sa première mouture. Résultat, les amendements déposés sur le premier PLFSS seront resservis sur le second, et pourront être enrichis jusqu’à 17h ce vendredi 24 octobre. De quoi compléter le musée des horreurs hygiénistes pour le passage en commission des affaires sociales ce lundi 27 octobre ? Dans le premier PLFSS on trouvait déjà des amendements de fiscalité comportementale touchant les vins : pour que les cotisations de la sécurité sociale touche toutes les boissons alcoolisées, pour taxer les publicités sur les boissons alcoolisées, pour indexer sur l’inflation la taxe sur l’alcool… Rien de bien nouveau : ce sont toujours les mêmes antiennes hygiénistes pour réduire la consommation globale d’alcool sans s’attaquer spécifiquement aux comportements excessifs. En la matière, même l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a changé de fusil d’épaule, lâchant en rase campagne l’idée « qu’aucun niveau de consommation n’est sans danger pour notre santé » pour se mobiliser contre la « consommation abusive ». Ce qui n’empêche pas des amendements de se référer aux anciennes préconisations de taxations de l’alcool par l’OMS : il faut croire qu’en France il y a un souci d’antienne relais…
Se mobilisant pour préserver la culture du vin, les initiatives fleurissent pour promouvoir la consommation modérée : le livre du médecin Michel de Lorgeril pour réhabiliter le French paradox, la pétition venue du Gard demandant un changement de la loi Evin pour communiquer sur les savoir-faire du vin et l’appel de Strasbourg signé par 23 régions pour demander une Europe fièrement viticole... La crise viticole aura au moins cet avantage : la filière est plus vocale et les politiques sont plus à l’écoute. Il faut désormais des actes… Sinon ce ne seront que des « paroles pompeuses et entièrement vides de sens » comme disait Bossuet.



