’initiative résonne. Lancée fin septembre par Naïs Pommier, la pétition "sauvons le vin : reconnaître le vin comme patrimoine culturel et autoriser sa promotion" déclenche un fort engouement parmi les gens du vin, son nombre de signataires ayant triplé en quelques jours (atteignant 15 000 signatures ce vendredi 17 octobre) pour demander une révision de la loi Évin au bénéfice de la communication sur les vins. « Je lance cette pétition afin que la réglementation, dans la loi Evin, soit modifiée et que l’on puisse faire la promotion du vin, tout en maintenant des mesures de prévention responsables contre l’alcoolisme (communication responsable, interdiction de ciblage des mineurs, etc.) » déclare l’initiatrice de la pétition.
Secrétaire à son compte établie à Souvignargues (Gard) pour la filière viticole du Languedoc (dans le Gard surtout, mais aussi dans l’Hérault et l’Aude), Naïs Pommier rapporte assister à de nombreux échanges « où les problématiques sont toujours les mêmes. Il n’y a pas de solution miracle, mais une des solutions concrètes est que les viticulteurs puissent faire la promotion de leurs vins. Ce qu’ils n’arrivent pas à faire à cause de la loi Évin. » Précisant que l’encadrement de la publicité sur les boissons alcoolisées est nécessaire pour protéger les mineurs, Naïs Pommier estime que « le vin n’est pas un alcool comme les autres. On doit pouvoir dire qu’il repose sur un savoir-faire, des terroirs, une culture de la gastronomie… Et il n’y a pas de raison de toujours stigmatiser le vin. Dès qu’il y a une campagne sur les addictions, on ne voit jamais de verre de whisky, mais toujours de vin. »


Transpartisane, apolitique et asyndicale, cette pétition se veut un outil de relance alors que la filière affronte les vents contraires. « Des crises viticoles de cette ampleur-là, c’est du jamais vu. Aussi violente et qui s’étale dans le temps. Il reste des stocks dans les caves malgré les distillations, les arrachages, les petits rendements… Le vin n’est pas assez connu » pointe Naïs Pommier, rappelant les impacts économiques mais aussi environnementaux et paysagers de la vigne (comme en témoigne l’effet coupe-feu de parcelles viticoles lors d’incendies). Il faut « que le vin soit reconnu comme patrimoine culturel de la France » propose la pétition, qui prévient : « sauvons le vin avant qu’il ne disparaisse ! »