l’occasion de la quatrième réunion de haut niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies ce 25 septembre à New York, l’Organisation mondiale de la Santé a présenté son projet de Déclaration Politique sur la prévention et la maîtrise des malades non transmissibles. Même si les Etats-Unis et certains autres pays ont refusé de cautionner ce document, empêchant un vote unanime, celui-ci devrait poursuivre le processus de validation au sein des Nations Unies. Qualifié par l’OMS de « nouvelle vision pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles et la promotion de la santé mentale et du bien-être à l’horizon 2030 et au-delà », cette Déclaration Politique visait à encadrer davantage la commercialisation et la promotion des boissons alcoolisées, entre autres objectifs. La version validée début septembre reprend la notion de « consommation abusive », alors que depuis 2023, l’OMS prône une politique basée sur l’idée « qu’aucun niveau de consommation n’est sans danger pour notre santé ».
Une nouvelle mouture plus modéréeLe document présenté ce 25 septembre, qui attribue 2,6 millions de décès à l’alcool chaque année dans le monde, incite désormais les gouvernements à « envisager l’instauration ou l’augmentation de taxes sur le tabac et l’alcool afin de soutenir les objectifs de santé, en accord avec les circonstances nationales ». Dans la première version de la Déclaration publiée en mai, l’OMS insistait sur la nécessité d’augmenter la taxation sur le tabac, l’alcool et les boissons sucrées « en tenant compte des recommandations de l’OMS ». Elle faisait valoir à l’époque la manne fiscale considérable à la portée des Etats qui augmenteraient fortement la fiscalité sur les boissons alcoolisées. Dans cette dernière mouture, l’OMS encourage les Etats à réduire la consommation abusive d’alcool en accélérant la mise en œuvre de sa « Stratégie mondiale visant à réduire l’usage nocif de l’alcool » de 2010 et de son Plan d'action mondial contre l'alcool 2022-2030, en « envisageant des mesures visant la commercialisation et la disponibilité » des produits. Il n’est plus question « d’interdire ou de restreindre de manière globale l’accès à la publicité sur l’alcool ; de limiter la disponibilité physique de l’alcool au niveau du détail ; de promulguer et d’appliquer des lois sur l’alcool au volant ».


Pour la Fédération Internationale des Vins (FIVS), cette nouvelle validation de la Stratégie mondiale de 2010 « reflète son impact avéré ». En effet, selon les données de l’OMS, le nombre de décès imputables à l’alcool a régressé de plus de 20% entre 2010 et 2019 au niveau international. « Les données publiées cette année indiquent que le monde est sur la bonne voie pour atteindre les Objectifs de développement durable [des Nations Unies] qui ciblent une réduction de 20% de la consommation d’alcool par habitant d’ici à 2030 ». Enfin, la FIVS salue aussi la confirmation de l’approche inclusive de l’OMS dans la lutte contre l’abus d’alcool, où l’accent est mis sur la participation de l’ensemble des parties prenantes, que ce soit les gouvernements, la société civile ou le secteur privé. De son côté, le président de l’Unione Italiana Vini, Lamberto Frescobaldi, est plus catégorique. En attendant le vote du texte à la majorité d’ici quelques semaines, il estime que « Nous sommes confiants dans une décision qui déboucherait sur une issue positive pour notre secteur. Après des années d’attaques frontales contre le vin aux niveaux international et européen, nous revenons enfin à une distinction entre consommation et abus d’alcool ». Enfin, le CEEV pointe l’importance de « stratégies globales et équilibrées basées sur des preuves, qui favorisent des modes de vie plus sains, le bien-être social et le développement durable. La Déclaration Politique reflète cette approche en reconnaissant que la manière la plus efficace de procéder repose sur la réduction de la consommation nocive de l’alcool plutôt que de punir la consommation modérée et responsable ».