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"Trop souvent, on réduit le vin à une molécule d’alcool. Trop sommairement, on l’accuse d’être une drogue."
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Porter ONU ou aux gémonies ?
"Trop souvent, on réduit le vin à une molécule d’alcool. Trop sommairement, on l’accuse d’être une drogue."

La perspective d’une résolution de l’ONU ouvrant la voie à la dénormalisation de la consommation de vin fait sortir de sa réserve un club sélect de figures du vin appelant à ne pas tomber dans les excès hygiénistes et préserver la consommation modérée de vin par la pédagogie et le libre-arbitre.
Par Alexandre Abellan Le 23 septembre 2025
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Prôner la culture du vin, « c’est apprécier plutôt qu’abuser. C’est déguster plutôt que boire » selon l’AIV, pour qui « préserver le vin, c’est défendre une civilisation, un art de vivre, un patrimoine universel vivant, une part d’humanité que les générations se transmettent depuis des millénaires ». - crédit photo : Adobe Stock ( Sergii Figurnyi) siège de l'ONU à Manhattan
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iscrète association bacchique, l’Académie Internationale du Vin (AIV) sort de son silence habituel avec un appel « aux chefs d’État et de gouvernement présents à New York pour l’assemblée générale du 80ème anniversaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU) » ce jeudi 25 septembre. Moment durant lequel se tiendra la quatrième réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète, affections respiratoires chroniques…). En attendant la publication d’une déclaration de l’AG de l’ONU, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) porte notamment comme propositions d’« augmenter les taxes sur l’alcool » (comme le tabac et les boissons sucrées, avec l’objectif de 80 % de pays imposant des droits d’accise d’ici 2030), de « réduire la consommation nocive d'alcool en interdisant ou en limitant totalement l'exposition à la publicité pour l'alcool, en limitant la disponibilité physique de vente d'alcool et en promulguant des lois sur la conduite en état d'ivresse ». De quoi paver le chemin à une mise au ban de la consommation de vins, dénormalisée et surtaxée dans une logique hygiéniste décomplexée ?

En réaction, et « pour la première fois de son histoire, l'AIV a décidé de s'exprimer publiquement et à l'unanimité en réponse à la menace croissante que représente ce que l'on appelle la "dénormalisation" du vin initiée par l'OMS » explique Véronique Sanders, chancelière de l’association suisse réunissant depuis 1971 une centaine de vignerons, chercheurs, sommeliers, collectionneurs et critiques originaires de 20 pays*. Dans son appel, l’AIV enjoint les dirigeants à « prévenir et maîtriser les maladies non transmissibles sans pour autant renier le fondement de nos cultures, sans effacer ce qui fait vivre nos civilisations ». Estimant que pour le vin « trop souvent, on le réduit à une molécule d’alcool » et que « trop sommairement, on l’accuse d’être une drogue », l’AIV plaide pour la consommation modérée de vin en tant produit éminemment culturel, mais aussi sociétal, pour « appréhender la santé par le prisme des relations sociales et familiales, du bien-être mental et du bonheur, car le lien entre joie de vivre et santé est indéniable ».

Équilibre

Appelant à la nuance, l’AIV propose un juste milieu : « lutter contre les excès, mais reconnaître la valeur de la modération ; prévenir les risques, mais préserver un lien fort de l’homme à la terre ; protéger la santé publique, mais respecter la richesse des cultures et la force des traditions ». Reconnaissant « les dangers de l’excès » et « la nécessité de prévenir l’addiction », les membres de l’association se portent garants de « l’instruction » par laquelle « le consommateur apprend à déguster, à comparer et à apprécier le vin avec modération et qu’il devient lui-même ambassadeur de la modération ». En somme, « par la pédagogie, on peut à la fois préserver la liberté individuelle de consommer du vin sans abus et prôner responsabilité et contrôle. Le vin exprime ainsi sa vérité, dans la transmission des savoirs et des gestes, et dans l’apprentissage de la mesure. »

 

* : Tels l’américain Paul Draper, l’italien Angelo Gaja, la critique anglaise Jane Anson… Et pour la France le journaliste Michel Bettane, l’agronome Claude Bourguignon, les professeurs Axel Marchal et Marc-André Selosse …

Tags : Santé
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GG Le 23 septembre 2025 à 08:39:10
Si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu'il se ferait, dans la santé et dans l'intellect, un vide, une absence, une défection, beaucoup plus affreux que tous les excès dont on rend le vin responsable. Charles Baudelaire
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