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Les vins italiens voient la crise arriver : "il faut 7 à 8 millions hl de moins" en réduisant les rendements, gelant les nouvelles plantations...
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Face au déclin de la demande
Les vins italiens voient la crise arriver : "il faut 7 à 8 millions hl de moins" en réduisant les rendements, gelant les nouvelles plantations...

Le secteur vitivinicole italien doit revoir de toute urgence la gestion de l’offre et de la demande s’il veut éviter une chute des prix à la sortie de la prochaine récolte, estime l’Unione Italiana Vini dont les membres assurent 85 % des exportations de vins italiens.
Par Sharon Nagel Le 10 juillet 2025
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Les vins italiens voient la crise arriver :
Sur les 529 DOC/IGT reconnus en Italie, les 20 premiers représentent 80% du volume total - crédit photo : Sharon Nagel
A

l’occasion de son assemblée générale le 3 juillet à Rome, l’Unione Italiana Vini a exhorté la filière vitivinicole nationale à « se mobiliser et à lancer un plan de révision de la loi unique sur le vin, en fonction de la situation actuelle du marché ». D’après son président Lamberto Frescobaldi, réélu à cette occasion pour un nouveau mandat de trois ans, le secteur doit resserrer le potentiel de production et garantir la pérennité de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. « Compte tenu du déclin de la consommation à l’échelle mondiale, nous ne pouvons plus nous permettre d’inonder "Cantina Italia" de récoltes de 50 millions d’hectolitres, soit la moyenne de production des 25 dernières années ».

 

Il faut produire 7 à 8 Mhl de moins

Deux petites récoltes – de l’ordre de 38 et 44 Mhl en 2023 et 2024 – ont contribué à faire de l’Italie le seul pays « à voir son vignoble et donc son potentiel augmenter », affirme l’UIV. Mais si la récolte devait renouer cette année avec son niveau moyen, cela conduirait à des disponibilités de 90 millions d’hectolitres en octobre prochain. Une situation que l’Unione considère « intenable à ce stade de l’histoire, qui entraînerait une réduction réelle des valeurs potentielles estimée à environ 5,3%, soit plus d’un demi-milliard d’euros de solde négatif en 2025 comparé à 2024… » Lamberto Frescobaldi confirme que « Les problèmes existaient déjà, mais nous avons été « sauvés » par deux récoltes exceptionnellement faibles par rapport à la moyenne. Il nous faut maintenant faire preuve d’humilité en produisant 7 à 8 millions d’hectolitres de moins pour que l’un des actifs les plus rentables de notre balance commerciale puisse tenir le cap ».

 

Les exportations en berne

Si la commercialisation des vins italiens a pu progresser en 2024 grâce notamment à des expéditions par anticipation de droits de douane aux Etats-Unis, cette année s’avère bien moins positive. L’an dernier, les exportations italiennes ont atteint le niveau record de 8 milliards € (+5,5%) pour près de 22 millions d’hectolitres expédiés (+3,2%). Au cours des cinq premiers mois de cette année, l’UIV annoncent des baisses significatives sur les principaux marchés export : -4,7% aux Etats-Unis, -3% au Royaume-Uni et -9,6% en Allemagne. Le marché domestique ne se porte guère mieux, accusant un recul de 1,8%, sachant que ces quatre destinations représentent 73% du chiffre d’affaires des entreprises vinicoles italiennes.

 

Accélérer la négociation des ALE

D’après une enquête menée par l’UIV auprès des entreprises, les pertes de recettes liées aux droits de douane atteignent 10 à 12%. Ainsi, pour le directeur de l’organisation professionnelle, Paulo Castelletti, l’accélération de la signature d’accords de libre-échange s’impose au niveau européen. « Nous ne pouvons pas parler de « diversification des débouchés » et ensuite hésiter sur des choix importants comme le Mercosur. S’il est aujourd’hui difficile d’accéder à un marché très réceptif comme le marché américain avec un droit de douane de 10%, comment pouvons-nous exporter vers des marchés complexes comme le Brésil ou l’Inde, qui imposent des droits de douane respectifs de 27% et 150% ? »

 

Une batterie de réformes s’impose

Dans ce contexte, l’UIV estime qu’il est indispensable de revoir le cadre réglementaire du secteur vitivinicole en actualisant d’ici 2026 le « Texte Unique » en vigueur depuis dix ans. L’Unione plaide ainsi pour une baisse des rendements à l’hectare avec la fin des dérogations pour les vins génériques, l'alignement des rendements des cahiers des charges sur les rendements réels de la moyenne des 5 dernières années, la révision des mécanismes de reclassement, la mise à jour des calendriers d'adoption des outils de gestion de la production, et l'arrêt des autorisations de plantations nouvelles pendant un an. Elle demande également une réorganisation du système des DOC/IGT, invoquant un nombre disproportionné d’entre eux qui n’existent que sur le papier. En effet, les 20 premières dénominations représentent 80 % du volume total. Maîtrise de production, modernisation de la stratégie export et gestion renouvelée sont autant de leviers envisagés pour pérenniser le secteur vitivinicole italien.

 

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