ace à l’ampleur médiatique et politique prise depuis la fin juin par le versement d’une aide européenne de 15 millions d’euros pour l’inclusivité et la diversité du vignoble sud-africain, l’Assemblée des Régions Européennes Viticoles (AREV) veut remettre l’église au centre du village ce 7 juillet. Contrairement à ce qui a pu paraître dans la presse quotidienne, « ce montant ne correspond ni à un chèque annuel, ni à une décision récente. Il s’inscrit dans le cadre d’un accord commercial historique conclu entre 1998 et 2002 entre l’Union européenne et l’Afrique du Sud, à l’issue de longues négociations » rappelle l’AREV, pour qui le vignoble européen est clairement bénéficiaire de cet accord : contingentement des vins sud-africains importés en Europe, « reconnaissance et protection des indications géographiques (Champagne, Porto, Cognac…), ouverture du marché sud-africain aux vins et spiritueux européens (en 2024, l’Afrique du Sud est devenue un des importateurs majeur après les États-Unis et la Chine de Cognac et le premier marché africain pour le Champagne) ».
Tombant en pleine crise viticole européenne (avec des demandes de soutiens communautaires aux réductions du potentiel de production et aux conquêtes de marchés à l’export), l’aide de 15 millions € « n'a pas pour objectif de développer le secteur des vins et spiritueux en Afrique du Sud, mais de favoriser l'inclusion dans ce secteur économique » indique la Commission Européenne à Vitisphere. Ce soutien est « destiné à accompagner la restructuration d’un secteur viticole encore marqué par les déséquilibres hérités de l’apartheid » souligne l’AREV, pointant qu’« à titre de comparaison, cette aide représente 1 % du budget annuel de la Politique agricole commune (PAC) consacré à la viticulture européenne, qui s’élève à environ 1,1 milliard d’euros ». La France bénéficiant de 270 millions €/an.


Président de l’AREV et de la région Grand-Est (vignobles d’Alsace, de Champagne, de Lorraine et de Moselle), Franck Leroy déclare que « l’Europe ne tourne pas le dos à ses viticulteurs. Au contraire, elle agit pour stabiliser les marchés et ouvrir de nouveaux débouchés. L’AREV s’y engage pleinement. Les polémiques stériles ne servent ni les producteurs, ni le débat. »