tilisés comme leviers de négociation diplomatique, « les tarifs douaniers ont des impact sur les vins et spiritueux. Soyons clair, ce n’est pas quelque chose que nous pouvons minimiser. Je suis pleinement informé des risques » pose le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, ce 20 mai lors de son audition par l’intergroupe vin du Parlement européen. Reconnaissant que le premier marché de consommation de vin au monde « ne peut être facilement remplacé » ou substitué, l’ancien eurodéputé luxembourgeois affirme que la stratégie diplomatique de Bruxelles est « d’éviter l’escalade » sachant que la situation est imprévisible. Preuve en est que ce 23 mai, le président Donald Trump a menacé de mettre un terme aux 90 jours de droits douaniers à 10 % pour basculer sur 50 % dès le premier juin.
De quoi accentuer l’impérieuse nécessité d’ouvrir de nouveaux marchés pour le commissaire européen. Interrogé sur le potentiel du Japon et du Canada sont des marchés intéressants (« on a des accords commerciaux avec eux deux, on peut toujours aller plus loin, comme les barrières régionales au Canada »), Christophe Hansen trouve « aussi intéressant de penser à d’autres marchés potentiels. Qu’en est-il de l’Inde ? L’Inde a récemment fait des concessions à la Nouvelle-Zélande sur les vins. » Négociant depuis mars un accord de libre-échange, les deux pays ne semblent pas avoir encore signé d’accord, mais l’Inde témoigne de sa volonté de coopération internationale en ayant validé ce 6 mai un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni.
« Nous devons aussi être mobilisés. Probablement pas pour tous les secteurs agricoles, mais pour les vins et spiritueux je pense que l’on peut avancer » esquisse Christophe Hansen, visiblement rendu prudent face aux débats concernant les accords du Mercosur et du CETA. En Inde pour les vins européens, « il n'y a pas de compétition comme cela peut être le cas du secteur laitier, qui est très inquiet » ajoute le commissaire, qui « pense que l’on doit pouvoir parler librement pour les vins et spiritueux de cette opportunité si nous y parvenons ». Ne reste plus qu'à mettre le sujet en haut de la pile des priorités à Bruxelles, où l'on souhaite signer un accord de libre-échange avec l'Inde d'ici la fin 2025.