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Un millésime piégeux pour les vignerons de l’Hérault
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Avril trempé, juin assoiffé
Un millésime piégeux pour les vignerons de l’Hérault

Confrontés à un printemps arrosé, les vignerons ont traité tôt et resserré les cadences pour venir à bout d’un mildiou qui n’avait pas été si virulent depuis 5 ans. Ce risque presque écarté, ils doivent désormais surveiller le stress hydrique.
Par Marion Bazireau Le 03 juillet 2025
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Un millésime piégeux pour les vignerons de l’Hérault
Bien verte et vigoureuse tout le printemps, la vigne marque le pas depuis dix jours sous l’effet de la sécheresse et des fortes chaleurs. - crédit photo : Adobe Stock
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es vignerons de l’Ouest héraultais n’avaient pas connu pareille pression mildiou depuis cinq ans. « La maladie a été favorisée par la douceur et les nombreux épisodes pluvieux du mois d’avril. L’orage du 18 a lancé la saison sur les chardonnays qui avaient déjà plusieurs feuilles étalées puis les averses hebdomadaires ont facilité les repiquages », retrace Thomas Gautier, consultant viticole pour l’Institut coopératif du vin (ICV). L’état des parcelles non protégées avant le mois de mai s’est dégradé à la floraison. « Du rot gris s’est ajouté aux tâches sur feuilles. A ce moment, il a fallu mettre les bouchées doubles pour ne pas se faire définitivement avoir, avec un arsenal bien moins important qu’il y a cinq ans », continue Thomas Gautier. Avec des phytos « un peu moins efficaces », l’ICV a donné la consigne de resserrer les traitements préventifs et de passer tous les 7 à 10 jours.

Le combat a été plus aisé à partir de la mi-mai. La pluie a cessé, « certains secteurs n’ayant même pas reçu une goutte depuis 1 mois et demi », et les températures ont progressivement grimpé jusqu’à devenir très chaudes ces trois dernières semaines. « Le mildiou est bien calmé depuis une dizaine de jours. A l’issue de ce millésime technique et piégeux, des parcelles se sont fait racler mais 75% sont propres », constate le consultant, qui recommande encore dans les secteurs sensibles des pulvérisations de bicarbonate de potassium ou de bicarbonate de sodium associées à du cuivre pour dessécher le mildiou, limiter le botrytis, et protéger la vigne en cas d’orage. Dans les parcelles saines encore couvertes par un cuivre, les vignerons peuvent enfin lever le pied. Si des symptômes d’oïdium apparaissent depuis 15 jours dans le vignoble, Thomas Gautier recommande d’utiliser le soufre avec grande parcimonie pour éviter de brûler le feuillage. « Comme pour le mildiou, c’est la semaine du cas par cas. Il faut aller inspecter toutes les parcelles et raisonner le traitement en fonction de la balance bénéfice-risque. »

Des vignes en stress hydrique

Bien verte et vigoureuse tout le printemps, la vigne marque le pas depuis dix jours sous l’effet de la sécheresse et des fortes chaleurs. « Elle ne jaunit pas encore comme l’herbe autour mais ne pousse plus et pourrait finir par souffrir », témoigne le consultant. Depuis un peu plus de deux semaines, l’ICV préconise aux vignerons qui le peuvent d’irriguer. « Quels que soient le cépage et le profil de vin recherché, l’eau est nécessaire à la multiplication cellulaire des raisins entre la fin de la floraison et la véraison » rappelle-t-il.

L’outil de suivi hydrique et de pilotage d’irrigation Vintel donne pour le Languedoc-Roussillon des niveaux de remplissage en eau des sols de l’ordre de 10 à 20%. « Ils étaient de 80% lors des dernières pluies significatives à la mi-mai, compare Louis Bouchet, chargé de déploiement pour Itk. Concrètement sur des sols sableux ou peu profonds, la vigne est déjà en stress hydrique. »

Ce 2 juillet, le Bulletin de santé du végétal (BSV) note « des brûlures sur feuilles et des échaudages sur grappes dans 20 % des parcelles du réseau d’épidémio-surveillance. Les symptômes observés à ce jour ne sont pas ou peu significatifs. Ce sont les unités agroclimatiques du Biterrois et de la Basse Vallée de l’Hérault qui semblent les plus impactées, et notamment les cépages roussanne, piquepoul blanc, chardonnay, syrah. »

Côté tordeuses, Thomas Gautier n’est pas inquiété par les effectifs un peu plus élevés que l’an passé d’eudémis et d’eulia. A partir du 25 juillet et jusqu’aux vendanges, il va en revanche surveiller de très près Cryptoblables gnidiella. « Il est encore tôt et tous nos pièges ne sont pas encore posés mais nous avons déjà observé quelques larves sur des baies vertes, ce qui fait un peu peur pour la suite. » Malgré un retard de débourrement de 10 jours fin mars, le consultant anticipe désormais des dates de récolte similaires à celles de l’an passé. « La véraison est attendue dès la semaine prochaine sur chardonnay », indique-t-il.

 

 

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