La grosse préoccupation du moment, c’est le mildiou, rapporte Anne Betbeder, coordinatrice du syndicat des vins d’Irouléguy. L’orage du 11 juin et les deux jours à 35°C et 80% d’humidité qui ont suivi l’ont fait partir en cacahuète ! » Quel que soit l’itinéraire technique, la maladie a explosé sur feuilles et sur grappes la semaine dernière. « Ce matin [le 30 juin, NDLR], j’ai été rassurée de voir que les derniers traitements et les grillures du soleil ont freiné les sorties de symptômes sur feuilles. En revanche, le mildiou est toujours aussi sporulant sur grappes. Les fréquences et intensités d’attaque sont variables en fonction des parcelles, mais on sait qu’un fois que le mildiou est installé sur grappes l’histoire peut vite mal se finir. La situation est fragile chez tout le monde », prévient Anne Betbeder.
Des vignerons bios ont déjà réalisé plus de 15 traitements depuis la mi-avril et largement dépassé les 4 kg de cuivre par hectare. « Entre le mildiou et la gestion impossible de l’herbe dans un contexte économique limitant les embauches, la campagne est une fois de plus très usante psychologiquement, relate la coordinatrice. Certains se demandent ‘à quoi bon continuer ?’ en voyant les symptômes progresser et sont prêts à abandonner le combat mais nous pensons qu’il reste des grappes à sauver et les encourageons à ne rien lâcher. »


Tout le monde n’en est pas là et avec la fermeture de grappes en cours sur le vignoble, Anne Betbeder croit que « si la maladie s’arrête là il y aura quand même de la vendange, notamment en tannat. » Les bonnes conditions de la floraison, « sans trop de pluie ni d’humidité » n’ont pas engendré de coulure et de millerandage sur tous les cépages rouges comme l’an passé. « Avant le mildiou nous avions vraiment espoir d’un bon millésime », se souvient amèrement Anne Betbeder. Pour l’heure, le vignoble d’Irouléguy est heureusement épargné par l’oïdium, le black-rot, et la sécheresse. Hormis chez un viticulteur installé au nord, la grêle est également passée à côté de l’appellation le 13 juin. « Il y avait eu des dégâts un mois plus tôt dans des parcelles d’Ascarat, Saint-Jean-le-Vieux, Ispoure et Ossès mais la vigne a bien récupéré », termine la coordinatrice.