41 ans, le viticulteur languedocien Pierre Calmel poursuit son implication dans le collectif des vins à Indication Géographique Protégée (IGP). Déjà président des vins IGP Coteaux de Béziers et membre de la fédération nationale des vins IGP, il est élu ce 24 juin présidence des vins IGP de l’Hérault et de la fédération des vins IGP de l’Hérault (soit l’IGP départementale et 7 IGP de territoire : coteaux d’Ensérune, côtes de Thau, côtes de Thongue, haute vallée de l’Orb, Saint-Guilhem-le-Désert, vicomté d’Aumelas). Le président de la cave coopérative des Vignerons de Sérignan succède à Jean-Michel Sagnier, 67 ans, l’ancien président de la cave de Saint-Bauzille-de-la-Sylve qui prépare sa retraite.
Désormais à la présidence de 500 000 hectolitres de vins produits annuellement, Pierre Calmel plaide pour la liberté de l’IGP et de ses assemblages pour répondre aux besoins des consommateurs. Il est « convaincu que l’on a vin de très grande qualité. Il faut se battre pour les mettre plus en avant, se bousculer et communiquer avec des actions. On a des cartes à jouer, c’est ce qui me pousse à m’investir. » Si la situation économique reste difficile, il pointe le développement des ventes au caveau qui portent les IGP de l’Hérault.


Alors que la production de vin rouge cède le pas à celle de rosé, la fédération héraultaise souhaite décliner en vins effervescents ses 8 IGP. « Nous travaillons un cahier des charges pour faire la demande dans les prochains mois à l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) d’intégrer les effervescents au niveau des IGP de l’Hérault et des territoires » indique Pierre Calmel, soulignant que la zone « a l’antériorité avec pas mal de mousseux produits localement depuis plus de 30 ans ». Si les précédents projets de vins IGP effervescents de 2011 ont été attaqués par les vins AOC crémants, le viticulteur se veut confiant : « ce serait du bon sens que les vins IGP soient produits en effervescents au vu de leur niveau qualitatif et de la possibilité de concurrencer le prosecco ». L’appellation italienne ne connaissant pas la crise dans son développement commercial mondial.
Ayant choisi le métier, Pierre Calmel représente la sixième génération de sa famille à travailler la vigne. Si la crise des années 2000 l’a poussé à continuer ses étude de langue (master d’espagnol et licence en langues romandes) et à enseigner (pendant une année scolaire), il a profité de la remontée des cours pour acheter des vignes (dès 2013) et s’installer à temps plein (en 2016). Il exploite actuellement 24 hectares de vignes sur les communes balnéaires de Sérignan et Vendres. « Je vis de ma passion, c’est une chance » souligne Pierre Calmel.