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"On a aménagé un parking car au début il y avait des voitures partout dans les vignes", les conseils de trois vignerons pour des soirées musicales réussies
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Événementiel 
"On a aménagé un parking car au début il y avait des voitures partout dans les vignes", les conseils de trois vignerons pour des soirées musicales réussies

Les guinguettes, apéros-concerts ou soirées musicales se développent dans les domaines. Trois d'entre eux expliquent quelles sont les clés de la réussite.
Par Florence Bal Le 19 juin 2025
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Apéro-concert organisé au Château Saint-Sernin, dans le Lot, par par Anne et Heifara Swartvagher. - crédit photo : Chateau Saint-Sernin
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es apéros guinguette ou soirées musicales qui se tiennent chez les vignerons ont le vent en poupe. Pour les domaines, c’est un excellent moyen de se faire connaître. À défaut, souvent – mais pas toujours – d’être rentable d’un point de vue financier. La Vigne a interviewé quatre domaines familiaux qui ont en commun d’avoir lancé leurs différents événements en juin 2021, à la sortie du Covid. Tous ont été surpris par le succès de leur initiative. Aujourd’hui, ils accueillent autant des locaux, qui reviennent accompagnés de connaissances, que des touristes venus des quatre coins du monde, dans des soirées souvent à thème, mais toujours basées sur la convivialité, la bonne humeur, le partage, et la rencontre.

Anne et Heifara Swartvagher, Château Saint-Sernin, dans le Lot « On demande aux traiteurs d'avoir des prix raisonnables »

À Parnac, Anne et Heifara Swartvagher, du Château Saint-Sernin, 15 ha en AOC Cahors et IGP du Lot, organisent leurs apéros-concerts tous les vendredis de juillet et août, de 19 h 30 à 23 h 00. La réservation est obligatoire, via une billetterie en ligne, et l’entrée payante, à 5 euros. « Cela sert à payer les groupes de musique, indique Anne Swartvagher. On accueille de 150 à 200 personnes par soirée – sauf en juillet 2024, où on a pris “un gros bouillon”, si bien que cette année, j’ai restreint le budget musiciens d’environ 15 %, entre 350 et 500 € maximum par soirée. »

« On y vend six de nos dix vins – un blanc sec et un moelleux, un rosé, trois rouges –, les plus chers – de 11 à 18,5 € –, avec un droit de bouchon de 3 €. On propose aussi de la bière pour les jeunes. Pendant trois ans, on a fonctionné avec trois traiteurs par soirée. Mais depuis deux ans, on en a supprimé un et on propose nous-mêmes des tapas avec des assiettes à 9 € (charcuterie, fromage, houmous…). Ainsi, on récupère une partie du budget nourriture des clients. On demande aux traiteurs d’avoir des prix raisonnables, avec des plats entre 11 et 12 €, et des entrées et desserts à 5-6 €, de manière que les clients gardent un budget pour le vin. »

« À l’issue de la période Covid, nous avons perçu des aides à l’investissement pour l’accueil au domaine, car nous recevons aussi des autocaristes et nous organisons d’autres manifestations dans l’année. Nous avons agrandi la cour avec une pergola afin de donner davantage de cachet et d’avoir de l’ombre. Surtout, nous avons aménagé un parking car les premières années, il y avait des voitures garées partout dans les vignes. Pour le reste, on a investi le strict minimum en faisant tout nous-mêmes : tables et bancs en palettes de bois, cuisine modulable d’été, impression de flyers et affiches… »

« Tous les vendredis après-midi, on installe tout à deux personnes, les tables, nominatives, et les chaises. En fin de soirée, ranger nous prend une heure et demie. L’effectif sur la soirée, c’est mon mari et moi-même, une alternante, et une personne en “extra” au-delà de 130 inscrits. On a un vrai rush de deux heures, durant lesquelles il faut assurer derrière le bar pour que les gens aient rapidement leurs premières bouteilles et tapas, sans trop attendre. C’est rentable car nous faisons tout nous-mêmes, mais ce n’est pas miraculeux – 20 000 € pour l’évènementiel, sur l’année. Ça demande énormément d’énergie, mais on aime ça et on s’y retrouve. Quand vous voyez les gens qui affichent la banane car ils passent une super-soirée, c’est chouette. En fin de soirée, Heifara fait le tour des tables pour discuter avec les clients et moi, je vais danser, j’adore. C’est aussi ma soirée à moi ! »

Aurélie et Benjamin Barron, Châteaux Méric et Chante l’Oiseau, en Gironde « On aménage tout nous-mêmes, façon débrouille»

À La Brède, Aurélie et Benjamin Barron, des Châteaux Méric et Chante l’Oiseau, 31 ha en AOC Graves, ouvrent leur guinguette estivale La Méric à partir de la mi-mai, les jeudis, vendredis et samedis, de 18 h 00 à 00 h 00, dans un grand champ. « On accueille entre 50 et 150 personnes par soirée, dans une ambiance très conviviale avec concert, vins, jeux, nourriture, détaille Aurélie Barron. L’entrée est libre. Depuis trois ans, avec mon mari et mon frère, on a créé la société Guinguette La Méric, qui gère l’évènement avec nos valeurs d’accueil et de partage. »

« La guinguette vend cinq de nos huit vins – trois rouges, un blanc, un rosé –, de 18 à 24 € TTC le col. Elle propose aussi un champagne, des vins doux, des bières, apéritifs, digestifs, boissons sans alcools. Pour servir les vins et les boissons, on embauche deux ou trois personnes, et l’un de nous au moins est présent en renfort lors des rushs. Et on est tous les trois présents lors des gros concerts. »

« Pour l’aménagement, nous avons tout fait nous-mêmes, façon débrouille : on a installé des bottes de paille, fabriqué des bancs en palettes, on a récupéré des chaises, des tourets et des mange-debout. Cette année, on délègue intégralement la partie restauration à un traiteur, qui fera aussi “du chaud” à la demande des clients, car c’est un métier compliqué, ce n’est pas le nôtre. Si bien qu’on aura trois personnes en moins à gérer. Cette année, on se recentre aussi sur des groupes de musique amateurs ou semi-pros au lieu de pros, afin de diminuer le budget concert de moitié, entre 200 et 400 € la soirée. Et on verse des droits d’auteur à la Sacem, entre 2 000 et 2 500 € pour la saison. »

« Le plus surprenant, c’est la variété des clients, de la femme enceinte aux anciens qui fêtent leurs 90 ans, c’est hyperconvivial, il y a plein de retrouvailles, de partage, les gens sont déconnectés de leur quotidien, heureux. Ils ont l’impression d’être en vacances. Pour l’instant, financièrement, ce n’est pas rentable, mais on est très content de ce que ça nous rapporte en termes d’image et vente de vin – environ 20 000 € par an. La guinguette fait connaître le domaine, et c’est sûrement grâce à elle qu’on a participé à l’émission “Échappées belles” de FranceTV, diffusé le 5 avril 2025. »

Émilien et Ophélie Fournel, Le Chai d’Émilien, dans l’Hérault « Un format intimiste »

À Sussargues, Émilien et Ophélie Fournel, au Chai d’Émilien, proposent leur afterwork « Les jeudis du Chai », tous les jeudis de juin et juillet, de 19 h 00 à 23 h 00. « Comme la consommation de vins devient occasionnelle, en tant que vigneron, on doit proposer des occasions de boire du vin, explique Ophélie Fournel. Pour nos soirées, on a choisi un format intimiste, on ne propose pas de concerts mais on diffuse un fond musical, de manière que les gens puissent passer un bon moment tout en s’entendant parler. Moyennant, pour nous, un forfait de 90 € par soirée payés à la Sacem. »

« L’entrée est gratuite, sur réservation. On bloque à environ 180 personnes, ainsi les gens sont installés confortablement à table. Nous avons mis en place des jeux pour les enfants (cabane, quilles, coloriages, etc.). En ce qui concerne la nourriture, on travaille avec un traiteur, de cette façon, on est tous les deux libres de présenter et vendre notre gamme de cinq vins, de 8,40 à 25 €, en AOC Languedoc et IGP d’Oc. Chaque jeudi, on dresse les tables de 10, 20, ou 2 personnes selon les réservations. C’est tout à fait gérable. »

« L’impact principal, c’est clairement la notoriété. Les soirées servent de vitrine, permettent de présenter le domaine et de faire goûter les vins dans un moment de convivialité. On a vraiment une clientèle familiale, les gens viennent avec leurs enfants, leurs amis, passer un bon moment de détente comme à la maison. Et ils consomment… presque une bouteille par tête. »

 

Bien cibler la communication

En termes de communication, le plus efficace s’avère être le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux (Facebook, Instagram), sur lesquels les domaines organisateurs publient deux ou trois posts d’annonce la semaine de l’évènement. Souvent, ils éditent aussi des flyers qu’ils déposent dans les offices de tourisme, les commerces, etc., des villages alentour, ainsi que des affiches. La guinguette Méric, en Gironde, travaille aussi avec Enjoy 33, une radio locale qui annonce les évènements et participe à leur promotion, pour un coût de 2000 € la saison.

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