es congrès aussi souffrent de la crise. Du moins celui de VinIGP. Le 12 juin, s’est tenu devant des effectifs clairsemés au Parc Floral de Vincennes et non pas dans un vignoble. « La réalité économique a contrait l’IGP Aude à renoncer à l’organisation de ce congrès » a expliqué Gérard Bancillon, président le congrès de la confédération des syndicats de vins IGP, lors de son discours d’ouverture.
Cette crise était au centre de toutes les conversations. Avec un constat. « On n’a récolté que 36 millions d’hl l’an dernier, et pourtant le marché continue de chuter, déplore Denis Verdier président de la fédération gardoise des vins à IGP. Les rouges d’entrée de gamme ne se vendent pas. Il n’y a aucune tension sur les marchés, pas mêmes sur les blancs. En Languedoc-Roussillon on sait vendre 9 millions d’hl alors qu’on a un potentiel de production de 12 millions. Il va encore falloir arracher. »
Comment assainir le marché ? VinIGP n’a pas pris position lors de son congrès. Mais pour Gérard Bancillon, il va falloir répondre d’urgence à cette question car une récolte normale, voire abondante se profile pour cette année. Le président de VinIGP avance qu’il faudrait encore arracher 100 000 ha et distiller autant qu’en 2023-2024 quand 2,7 millions d’hl étaient partis à la chaudière.
« Dans un monde idéal, il faudrait 600 millions d’euros pour arracher et 200 millions d’euros pour distiller, avance-t-il. Mais vu l’état des finances publiques, on ne les aura pas. Il va falloir se montrer créatif pour sortir de cette crise. » Puis il ajoute : « la distillation, ce n’est pas une solution : si on s’en contente, l’année prochaine il faudra recommencer. »
Si personne n’a la solution pour assainir le marché national, tous en cherchent pour leur dénomination ou pour leur entreprise. « On travaille sur les effervescents, nous indique Thierry Icard, président de l’ODG Méditerranée. On a déjà les VMQ (vins mousseux de qualité). On veut aussi pouvoir faire des VM (vins mousseux). Le négoce le demande car on sort un VM en trois mois alors qu’il faut neuf mois pour produire un VMQ. » En effet, la règlementation n’impose aucune durée pour la prise de mousse ni de vieillissement pour les VM contrairement aux VMQ.
En mars, le conseil d’administration de l’IGP Méditerranée s’est prononcé en faveur de ce changement. Reste à soumettre le projet au comité national de l’INAO. L’IGP Comté tolosan travaille également sur ce dossier. Cette dénomination fait aussi partie des trois, avec Val de Loire et Périgord, qui pourra faire très prochainement des vins partiellement désalcoolisés très prochainement. Leurs cahiers des charges avec cette nouvelle disposition ont passé sans encombre la procédure nationale d’opposition qui s’est achevée le 2 juin. Il ne reste donc plus qu’une formalité administrative pour autoriser définitivement ces nouvelles productions.
Dans les coops aussi, les initiatives fusent. Costières et soleil, celle que préside Denis Verdier a passé une convention avec Grap’Sud pour produire une liqueur destinée à faire des spritz avec ders effervescents locaux. Les Collines du Bourdic, celle que préside Gérard Bancillon, prépare une boisson faiblement alcoolisée en bouteille de 33 cl. pour la consommation nomade. Pour les deux un objectif : piquer la curiosité du public qui se détourne du vin.