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Biodiversité
Ils mettent leurs vignes arrachées au profit des abeilles

A Bordeaux, six adhérents Terra Vitis se sont associés à des apiculteurs pour créer des jachères mellifères sur des parcelles arrachées et accueillir des ruchers.
Par Marion Bazireau Le 27 mai 2025
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Les abeilles butinent la vigne quand elle fleurit alors que leurs autres ressources se tarissent. - crédit photo : Adobe Stock
S

oucieuse de favoriser la biodiversité chez ses adhérents sans taper dans leur porte-monnaie dans un contexte économique compliqué, l’animatrice de l’antenne bordelaise de Terra Vitis s’est rapprochée en fin d’année de l’association de défense de l’apiculture en Nouvelle-Aquitaine (ADANA). « Sophie Bournerie m’a expliqué qu’elle cherchait un projet agroécologique motivant et pas trop coûteux. Comme nous tentons de créer plus de lien entre les apiculteurs et les autres filières agricoles, j’ai tout de suite été partante pour un partenariat », retrace Florence Aimon-Marie, chargée de mission apiculture pour les Chambres d'agriculture de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres mise à disposition de l’ADANA. Les nouvelles partenaires ont rapidement identifié plusieurs axes de travail, parmi lesquels l’implantation de couverts mellifères sur des parcelles de vignes arrachées et la mise en relation de viticulteurs prêts à accueillir un rucher avec des apiculteurs cherchant des emplacements.

Elles ont ensuite convié les adhérents Terra Vitis de la région à une réunion d’information au château Thieuley, à La Sauve (33). « Nous avons appris qu’une jachère mellifère ne s’improvise pas. Il faut être rigoureux dans sa mise en place pour espérer de bons résultats », se souvient Jean-Sébastien Charles, directeur technique du château Haut-Selve, à Saint-Selve (33), déjà sensible à la cause des abeilles. « Nous accueillons les ruches d’un apiculteur itinérant près d’une parcelle bordée d’acacias depuis plusieurs années. En participant à ce projet, notre objectif est de pouvoir le faire toute l’année », explique-t-il.

Le château Haut-Selve a suivi les préconisations de l’ADANA en passant commande au négociant charentais Landreau d’un mélange de sarrasin, de sainfoin, de moutarde, de phacélie, de vesce, de trèfles, de lotier cornicule, de tournesol, de lin, de luzerne, de sorgho et de millet, des espèces fleurissant toute l’année. « Nous en avons acheté pour 3 ha, de quoi couvrir une grande parcelle que nous n’avons pas replantée ces dernières années du fait de son emplacement sur le tracé provisoire de la LGV, une autre petite parcelle en rotation, et mettre en place quelques bandes enherbées plus éparpillées, détaille Jean-Sébastien Charles. Un prestataire est venu avec un semoir pour céréales début mai et le couvert a déjà levé ! » Au total, l’opération a coûté 1150€ à la propriété. « C’est plus cher qu’un simple couvert d’interculture de moutarde mais Terra Vitis devrait pouvoir alléger la facture de ses adhérents en obtenant un financement auprès du fonds de sauvegarde des abeilles », indique Florence Aimon-Marie. Comme les cinq autres viticulteurs engagés dans le projet, Jean-Sébastien Charles bénéficiera des conseils de l’ADANA pour entretenir ses jachères. « L’idée est de faucher suffisamment tard pour qu’elles montent en graines et se ressèment toutes seules pendant 3 ou 4 ans », reprend la chargée de mission.

Les viticulteurs ne sont pas des pollueurs

Jean-Sébastien Charles a déjà trouvé un apiculteur prêt à poser ses ruches aux abords des jachères. « La tâche n’est pas toujours aisée, reconnaît Florence Aimon-Marie. Car pour s’installer, les apiculteurs professionnels ont besoin d’une parcelle accessible en camion toute l’année, abritée du vent, exposée est-sud-est, protégée des dérives de pulvérisation, et de suffisamment de ressources alimentaires dans l’environnement. » L’ADANA prévoit d’acheter des balances connectées pour suivre les ruchers et des trappes à pollen pour vérifier que les abeilles butinent bien les nouveaux mélanges de fleurs. « Nous avons hâte de savoir si notre apiculteur réussit à améliorer le renouvellement de son cheptel et sa production de miel », s’enthousiasme Jean-Sébastien Charles. Pour favoriser les pollinisateurs et l’ensemble des auxiliaires, le château Haut-Selve va également replanter 680 mètres de haies. « Les viticulteurs ne sont pas que des pollueurs, ils sont aussi des acteurs de la biodiversité », veut faire savoir le directeur technique.

 

Le couvert planté au château Haut-Selve début mai a levé.

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VignerondeRions Le 29 mai 2025 à 13:03:09
J'ai aussi une quarantaine de ruches pour la période de l'accacia en vallée de Garonne, pour autant dès que se profile la période de lutte obligatoire flavescence je conseille à mon apiculteur de déplacer ses ruches. Puisqu'en général elle arrivent d'ailleurs avant l'accacia et partent sur d'autres fleurs après celui ci. Les garder dans le périmètre de lutte obligatoire flavescence n'est pas une bonne idée. Quoi que vous fassiez, les abeilles vont ou elles ont envie. Même posé au pied des accacias, nous en trouvons au milieu des vignes sur les pâquerettes, le trèfle, etc
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