i la Fédération Nationale des Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural (SAFER) présente ce 22 mai un repli généralisé du prix des vignes en 2024, il semble qu’il y ait deux salles deux ambiances selon que l’on soit vin rouge d’AOC en crise du Midi et du Sud-Ouest ou vin blanc/effervescent de Bourgogne et de Champagne. « La baisse limitée du prix des vignes AOP en 2024 (- 1,1 % par rapport à 2023, à 176 400 €/ha en moyenne) masque des situations contrastées, entre une deuxième année de baisse dans trois bassins (Bordeaux-Aquitaine à 101 100 €/ha -1 %, Sud-Ouest à 13 400 €/ha -5 % et Languedoc-Roussillon 14 300 €/ha -5 %) et une hausse marquée en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura (295 900 €/ha, +11 %) » résume la SAFER. Les vignobles bourguignons voyant leur valorisation portée par les appellations de la Côte-d’Or, « en particulier les Premiers crus blancs (+ 13 %) » ajoute l’établissement du foncier agricole, notant qu’en Champagne si « le recul des expéditions suscite la prudence, pour autant, le prix moyen progresse de 1,7 %. Seule la Côte des Blancs cède 3 %, des hausses étant enregistrées ailleurs dans la Marne ainsi que dans l’Aube et l’Aisne. »
Dans ce contexte global, la Champagne représente désormais 8 % de la surface viticole nationale d’AOP, mais pèse pour 51 % de la valeur du patrimoine foncier (soit les surfaces AOP multipliées par le prix à l’hectare). Quand la Bourgogne représente 11 % des surfaces viticoles AOC et concentre 18 % du patrimoine de la filière. A l’inverse, Bordeaux et l’Aquitaine représentent 28 % des surfaces mais 16 % du patrimoine nationale, quand la vallée du Rhône et la Provence réunissent 25 % des parcelles d’appellation, mais 8 % de la valeur foncière. Le Languedoc représente 12 % des surfaces AOP pour 1 % du patrimoine.


Si les appellations cotées ne se trouvent pas qu’en Bourgogne et Champagne, globalement « le cycle haussier des appellations prestigieuses mis en pause » précise la SAFER, indiquant que si récemment « la hausse de la valeur moyenne était tractée par la progression régulière des prix dans les appellations prestigieuses, qui bénéficient d’un attrait en tant que valeur refuge auprès d’investisseurs fortunés, telles que les grands crus de Gironde ou de Côte-d’Or, le Sancerre dans le Cher ou le Châteauneuf-du-Pape dans le Vaucluse », depuis 2022 il y a un « tassement, au moins dans le Bordelais, où ces appellations haut de gamme ne progressent plus. En 2024, la divergence des évolutions se confirme : seules les appellations côte-d’oriennes poursuivent leur ascension, tandis que la stabilité prévaut sur les autres appellations prestigieuses et des baisses, parfois importantes, touchent de nombreuses appellations en rouge. »