menu burger
Lire la vigne en epaper Magazine
Accueil / Commerce/Gestion / Pourquoi la DGCCRF demande 6,6 millions € au leader des vins de Loire (et d’Europe)
Pourquoi la DGCCRF demande 6,6 millions € au leader des vins de Loire (et d’Europe)
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin

Précisions
Pourquoi la DGCCRF demande 6,6 millions € au leader des vins de Loire (et d’Europe)

Droite dans ses bottes, l’administration explique ce qu’elle reproche aux contrats d’achat de raisin du négoce Lacheteau, filiale de GCF : "avoir déduit du prix d’achat des frais liés à l’élimination des sous-produits, à l’enrichissement et à la vinification" ce qui équivaut à "la prise en charge, par les producteurs, de certains frais qui ne devraient pas leur incomber". Un non-sens pour les interprofessions, défendant un outil de transparence habituel.
Par Alexandre Abellan Le 17 mai 2025
article payant Article réservé aux abonnés Je m'abonne
Lire plus tard
Partage tweeter facebook linkedin
Pourquoi la DGCCRF demande 6,6 millions € au leader des vins de Loire (et d’Europe)
Lacheteau est le premier acteur des vins effervescents de Loire. - crédit photo : Maison Lacheteau (Blanc Foussy à Rochecorbon)
D

eviendra-t-elle l’affaire judiciaire de la décennie pour la filière vin, avec sa demande d’amende de 6,6 millions d’euros, ou un loupé complet d’anthologie pour l’administration, avec sa poursuite d’une pratique usuelle ne faisant pas de vaque entre vignerons et négociants ? Dans tous les cas, l’assignation pour « pratiques commerciales abusives » du négoce Lacheteau, premier opérateur des vins tranquilles et effervescents du val de Loire et filiale du groupe des Grands Chais de France (GCF, premier négoce des vins en Europe), est désormais entre les mains du tribunal correctionnel de Rennes (Ille-et-Vilaine). Et mobilise contre elle les interprofessions vitivinicoles (prêtes à intervenir à dans le dossier, nationalement avec le CNIV et régionalement avec InterLoire). Les institutions de la filière partageant l’analyse de GCF : il n’y a rien d’abusif à expliquer sur un contrat pluriannuel que le prix du raisin ou du moût est calculé à partir du prix du vin dont sont déduits les frais de vinification. Défendant un outil transparent et partagé de l'amont à l'aval, la filière ne comprend pas que l’administration se prévale de l’esprit de la loi Egalim, dont la première version a été votée en 2018, quand les faits poursuivis datent de 2016-2018. Et sont aussi habituels que consensuels dans le val de Loire, où la contractualisation des raisins est particulièrement développée.

Contactée par Vitisphere, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) persiste et signe. Rapportant que « la société Lacheteau déduit du prix d’achat des frais liés à l’élimination des sous-produits, à l’enrichissement et à la vinification », l’administration a triplé le bénéfice qu’elle estime que GCF a tiré de cette mesure pour demander une amende. La DGCCRF explique également que « la procédure civile lancée à l’encontre de Lacheteau est fondée sur l’interdiction d’obtention d’avantages sans contrepartie, qui est une disposition antérieure au dispositif Egalim. Néanmoins, ce dossier est mis en œuvre dans l’esprit d’Egalim puisque les pratiques portent atteinte à la rémunération des producteurs agricoles ; elles impliquent en effet la prise en charge, par les producteurs, de certains frais qui ne devraient pas leur incomber. »

Robin des bois

L’administration se targuant de défendre le vignoble en difficulté en temps de crise, les dents grincent dans la filière. Comme ce représentant du négoce critiquant une DGCCRF qui se prend pour « un Robin des bois qui voudrait remplacer la perte de valeur de la production liée à la déconsommation par de l’amende illégitime imposée potentiellement au négoce qui subit pourtant lui aussi la déconsommation ».

Quant à la question de savoir si d’autres dossiers du type de Lacheteau sont instruits par la DGCCRF, l’administration précise ne pas pouvoir commenter « des investigations en cours qui n’auraient pas déjà abouties à des suites assorties d’une mesure publication ».

 

Vous n'êtes pas encore abonné ?

Accédez à l’intégralité des articles Vitisphere - La Vigne et suivez les actualités réglementaires et commerciales.
Profitez dès maintenant de notre offre : le premier mois pour seulement 1 € !

Je m'abonne pour 1€
Partage Twitter facebook linkedin
Tous les commentaires (1)
Le dépôt de commentaire est réservé aux titulaires d'un compte.
Rejoignez notre communauté en créant votre compte.
Vous avez un compte ? Connectez vous
augustin Le 17 mai 2025 à 09:58:26
Le syndrome de Stockholm est un concept psychiatrique visant à décrire l attachement des victimes à leurs bourreaux .En l espèce et alors que Bercy sort (pour une fois de sa réserve légendaire sur les gros dossiers ) pour voler au secours d une filière de petits opérateurs mis à à sac par un des deux leaders europeens de notre petit monde ... il est pour le moins devenu banal d entendre lesdites victimes prendre la défense de leurs bourreaux . Les psys de Stockholm seront ils appelés à la barre de Rennes par les gabelous de Paris ??? :*) En tous cas ceci n a pu sortir qu avec la bénédiction de M Lombard et les milieux autorisés se réjouissent de cette nouvelle liberté de ton à Bercy , qui tranche avec le mutisme légendaire de Bruno Le maire, lequel a longtemps encourage le "laissez faire laissez aller ".Finalement la jurisprudence Egalim acquise de haute lutte par Lacombe contre Ginestet Cordier trouve un écho inattendu . Ailleurs qu à Bordeaux et de la part d un grand ministère et non pas d un nouvel humble producteur : chapeau M Lombard ! Et ce ne pourrait être qu un début , surtout si l autorite de la concurrence emboitait le pas en prenant l angle juridique de l abus de position dominante. Reste à savoir ce que la Justice tranchera ...Dossier important pour la filiere toute entière et les caciques nationaux , dont certains ont des racines bordelaises ne s y sont pas trompes , en poussant d ores et déjà des cris d orfèvre ( merci Coluche ) . A suivre très attentivement , même si les 6.6 millions d amende réclamés ont presque une valeur symbolique au regard de la fortune accumulée par le duo franco allemand à la tête de gcf.Question de principe dorénavant ...
Signaler ce contenu comme inapproprié
vitijob.com, emploi vigne et vin
Aude - CDI S.P.H. - GERARD BERTRAND
Paris - CDI PUISSANCE CAP
Landes - CDI SE Château de Lacquy Sotralac
Gard - CDI SCA LAUDUN CHUSCLAN VIGNERONS
Maine-et-Loire - CDI Les Grands Chais de France
La lettre de la Filière
Chaque vendredi, recevez gratuitement l'essentiel de l'actualité de la planète vin.
Inscrivez-vous
Votre email professionnel est utilisé par Vitisphere et les sociétés de son groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici . Consultez notre politique de confidentialité pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits. Notre service client est à votre disposition par mail serviceclients@ngpa.fr.
Commerce/Gestion
© Vitisphere 2025 -- Tout droit réservé